Ex nihilo Neil

22 avril 2024

Aventures en famille

 


Grands fans du manga Spy × Family, on est forcément allés voir le long-métrage sorti récemment, Code: White. Alors, long épisode sans grand intérêt ou révolution du septième art nippon ? Le premier, bien sûr, faut pas rêver non plus.

Code: White s'inscrit dans la grande tradition des épisodes hors-série, limite non canoniques, issus de vos séries préférées. Pas de surprise : on restera dans le total statu quo, il n'y aura aucune influence sur la série. Anya ne gagnera pas de stella supplémentaire, Loid ne mourra pas en mission et Yor ne sera pas arrêtée pour meurtre et affichée devant le monde entier. On reste sur un long épisode, avec une animation légèrement revue à la hausse (surtout dans les scènes d'action avec Yor, inutiles mais spectaculaires) et tout de même une scène complètement ouf (impliquant le dieu du caca, je ne développe pas mais c'est très drôle). 

Je ne sais pas si c'est un bon film pour découvrir la série (l'exposition très frontale au début du long-métrage récapitule tout le principe de base pour ceux qui ne connaîtraient pas, c'est un peu lourd mais assez complet), mais pour les fans ça reste plaisant, et Anya nous gratifie de quelques répliques assez savoureuses. L'un dans l'autre, je conseille.

*

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Sinon la bande-annonce de Transformers One est enfin sortie. Si vous l'ignorez, il s'agit d'un film en images de synthèse qui commence à faire parler de lui. On y découvrira de tout jeunes Orion Pax (futur Optimus Prime) et D-16 (futur Megatron), jeunes rebelles sur une Cybrertron sclérosée par des règles absurdes et une attaque de Quintessons (enfin, d'après ce qu'on comprend de la BA). L'animation a franchement l'air sublime, et l'intrigue s'annonce comme une des plus intéressantes de toutes les itérations cinéma de la franchise (mais y a pas trop de mal). Je reste un peu inquiet concernant l'abondance d'humour très Marvel (le genre qui vient désamorcer les moments intenses) et la musique pop (qui n'a jamais fait de bien à cette licence), mais j'irai forcément le voir.


Ah, et je ne sais pas si je suis fan de ce design des visages qui donne l'impression de voir des humains avec des casques, mais bon, ça, faut voir.

19 avril 2024

Les moissons du ciel


S'il y a un jeu que j'attends impatiemment, c'est... Hades II, dont un test technique a été lancé actuellement, mais bon, j'attendrai qu'il sorte complet. Mais d'ici-là, j'ai testé la démo de Lightyear Frontier, un jeu de ferme sur une autre planète, et j'ai été beaucoup plus conquis que je ne m'y attendais.

Lightyear Frontier vous largue sur une planète inconnue, un peu comme dans Satisfactory, et vous allez vous retrouver à cultiver et revendre vos productions, un peu comme dans Stardew Valley, autant vous dire qu'il s'inspire pas des pires jeux de ces dernières années. Muni d'un gros mech-tracteur (dont le bruit de moteur diesel gâche un peu la beauté des environnements, mais j'imagine qu'on pourra l'améliorer), vous parcourez des plaines chatoyantes, découvrez la faune, exploitez les ressources locales et commencez à cultiver. Il y a des secrets à découvrir et la map a l'air pas trop grande, juste ce qu'il faut pour se lancer sans se dire qu'on va y perdre la moitié de sa vie pendant trois mois.

Regardez comme ça chatoye !

Bref, le jeu m'a un peu emballé, et a fini dans ma wishlist (où il n'est pas difficile d'entrer, mais tout de même). Je garde un œil dessus, car il faut bien patienter en attendant Hades II.

17 avril 2024

La menace fantôme

 

On avait bien aimé Afterlife, l'espèce de soft reboot de Ghostbusters sorti en 2021 (j'en parlais ici), on est donc allé voir la suite, sans grand espoir ceci dit. On a bien fait. De pas avoir d'espoir, hein, pas d'y aller.

Afterlife était un film touchant, malgré ses imperfections : il était réalisé par Jason Reitman, fils d'Ivan Reitman qui avait fait les deux SOS Fantômes originels, et transpirait l'hommage par tous les pores. Au point de rendre le fan service digeste, ce qui n'est pas évident. Mieux : il arrivait à développer des personnages attachants, au premier rang desquels la jeune Phoebe, incarnée par la merveilleuse McKenna Grace dont Bij et moi sommes immédiatement tombés amoureux de la prestation. 

Alors que faire dans la suite de cette œuvre si délicatement équilibrée ? Ben traire la vache, bien sûr ! Mais sans Jason Reitman à la réal (on peut imaginer qu'il estime avoir réglé son œdipe et qu'il est retourné réaliser des films destinés au festival de Sundance*), place à Gil Kenan, scénariste du premier et réalisateur de quelques trucs**. Et c'est plus la même. On sent que la production a repris la main et ouvert les vannes du fan service à fond, sans la délicate alchimie d'Afterlife

C'est quand même couillon d'avoir tellement de personnages inutiles qu'on
se retrouve obligé de mettre le personnage principal en tout petit, en bas !

Le résultat, c'est un gros gloubi-boulga avec beaucoup, beaucoup trop de personnages (des anciens qu'on préférerait ne plus voir et des nouveaux qu'on espère ne plus jamais revoir) et des arcs narratifs tellement resserrés qu'ils n'ont plus aucun sens, souvent réduits à deux scènes (genre au début du film : « J'aimerais bien conduire la voiture ! » et à la fin du film : « C'est bon tu peux conduire la voiture », sans aucune progression particulière qui justifie cette décision). Même l'arc de Phoebe, devenue sans équivoque le personnage principal, devient absurde face à cette compression.

Même visuellement, c'est pas ouf. Pas moche, mais très générique, sans aspérité, avec des scènes qui pourraient tout aussi bien sortir d'un autre film à licence. Et je suis convaincu qu'on va encore s'en taper une autre, de ces suites, et peut-être bien qu'on ira, parce qu'on adore vraiment très fort McKenna Grace. Mais bon, on en a déjà eu un de correct, j'ai du mal à croire à un second miracle.

* Oui parce que Jason Reitman, c'est Juno, Up in the Air, Young Adult... plus des sortes de comédies romantiques désenchantées, avec des personnages blasés et une morale à l'avenant. Pas grand-chose à voir avec des blockbusters.

** J'avais bien aimé Monster House notamment, malgré ses character designs hideux.


15 avril 2024

L'humanité au cœur de l'Entre-Terre

 

J'ai rejoué à Elden Ring, dernièrement. Comme d'habitude quand je fais des From Software, j'essaye de suivre le maximum de quêtes de PNJ, car elles sont souvent très bien écrites dans leur minimalisme. Et je me suis rendu compte de la profondeur de celle de Diallos.

Diallos, c'est un chevalier à l'armure chatoyante que l'on croise relativement tôt dans l'aventure, autour de la Table ronde (ce n'est pas la Table ronde du roi Arthur, mais c'est un peu l'idée). Dès son introduction, on devine son passif : « Vous devez être nouveau ici. Je suis... bah, appelez-moi simplement Diallos. L'honneur d'une maison importe peu en ces terres. »

En quelques mots, il vous fait comprendre que la noblesse ce n'est pas important, mais que lui l'est assurément, noble. Une leçon de fausse modestie, qui ne se démentira jamais par la suite. Il vous explique notamment qu'il cherche sa servante, une dénommée Lanya, qu'il semble tenir en haute affection. Plus tard, vous le retrouverez au-dessus du corps de celle-ci, en larmes, puis en rage : « Ils ont porté la main sur ma servante, et je ne laisserai pas cette injure impunie ! “L'histoire de la maison Hoslow est écrite dans le sang !” Moi, Diallos, promet de délivrer ce message ! »

Et sur le moment, il semble sincèrement éploré, outré. Mais plus tard encore, vous le retrouvez au manoir du Volcan, siège des Récusés qui ont tué Lanya, dont il a rejoint les rangs. C'est une ruse, bien sûr. Il vous l'explique longuement, avec force arguments. Il les infiltre pour comprendre leur fonctionnement et leur porter un coup fatal, de l'intérieur. Mais chaque phrase vous fait comprendre qu'il est surtout en train de tourner casaque. Ils ont leurs raisons, ils n'ont pas forcément tort, et si épouser leur cause était enfin l'occasion de prouver sa valeur ? Et si c'était finalement pour ça que Lanya était morte ? Et si, en fait, ce malheureux incident avait été un signe du destin ? Peut-être même serait-ce faire injure à sa pauvre servante que de refuser cette voie ?

Chaque fois que vous le croisez, la gloire dont il parvenait encore vaguement à s'auréoler en prend un coup, et chaque fois vous comprenez un peu plus à qui vous avez affaire : un second fils d'une maison glorieuse, qui n'a jamais rien fait de ses dix doigts, a rêvé de gloire et d'honneur toute sa vie mais est paralysé par l'incertitude et la peur d'agir, incapable de se dresser contre qui que ce soit, incapable de dire non. Un être pathétiquement humain. Au point que je me suis rappelé que oui, G. R. R. Martin est impliqué dans l'écriture de ce jeu, et ce n'est peut-être pas tant un détail que ça. Après tout, Game of Thrones est truffé de personnages terriblement humains dans ce goût-là, de chevaliers dépassés par ce que l'on attend d'eux. 

Une magnifique illustration de Danbooru.

Et puis, à la fin, vous le retrouvez à Jarrebourg, le village des pots en terre vivants. Là, il passe son temps à laver les pieds de ces êtres misérables, jurant de ne plus jamais tirer l'épée, et de s'en tenir là, au rang de serviteur des créatures les plus basses de ces terres. Il dit avoir trouvé la paix, et vous le laissez. Après tout, chacun doit suivre sa voie.

Si vous revenez une dernière fois, vous le retrouverez agonisant. Des « braconniers » ont attaqué le petit village, et il l'a protégé. Il a éliminé la menace, même s'il l'a payé cher. Et pour une fois, il ne vous parle pas de sa petite vie et d'une quête insensée : « Ah, c'est vous... les jarres... est-ce qu'elles vont bien ? Est-ce que je les ai défendues ? » Et si vous lui confirmez, il rend son dernier souffle : « Alors tout va bien... Ce pauvre fou a prouvé sa valeur, finalement... »

Diallos, le chevalier qui cherchait la gloire, et a fini par comprendre qu'il n'est de plus grande destinée pour le fort que de se mettre au service des plus faibles. 

12 avril 2024

L'étrange projet Retour à la case mémoire

 

En tant que fan de Picsou je suis obligé de vous tenir au courant de l'existence d'un projet dont vous n'avez sans doute pas le début de l'idée. Une petite équipe de fous furieux ont lu dans l'âme du gamin que j'étais, et se sont dit qu'il y avait là une bonne idée : pourquoi ne pas adapter Picsou en live action ?

Ce projet un peu cinglé, franchement casse-gueule, a déjà récolté plus de 130 % de ses espoirs sur KissKissBankBank, et j'ai beaucoup de mal à ne pas me sentir hypé. Bien sûr ça va être un poil cringe, bien sûr ce ne sera pas le long-métrage d'animation La Jeunesse de Picsou réalisé par Fortiche Production qu'on attend tous (je divague, hein, ce n'est pas prévu), mais les gars ont l'air d'y mettre tellement d'ardeur que j'ai quand même bien envie de voir le résultat fini.

En plus y a Véronique Augereau (Marge Simpson !) en Miss Frappe, et le scénario semble adapter une idée de Don Rosa. Si vous fouinez sur Internet, vous trouverez même une première scène finalisée.

10 avril 2024

Passage à l'aquarium

 

Nous étions tantôt à l'Aquarium du Palais de la Porte dorée, à Paris, un endroit charmant avec plein de poissons répartis par biomes. La représentation ci-dessus est bien sûr une vue d'artiste, notre nièce de cinq ans ayant la capacité de concentration d'une fanchette, mais elle a bien aimé la petite heure que nous y avons passée. 

On a quand même eu le temps de faire en vitesse l'expo sur la préservation de la faune fluviale malgache, qui était sympa et très axée sur le travail scientifique de terrain, c'est toujours bon à prendre.