Ex nihilo Neil

18 avril 2008

Petit coup de gueule

En attendant une nouvelle planche (dimanche, pas d'impatience), j'aimerais évoquer un cas dramatique qui me rappelle régulièrement pourquoi je n'ai pas la télé.

Je suppose que tout le monde désormais a pu voir cette abomination qui couvre les murs de nos bonnes villes et qui, horreur suprême, se contorsionne sur les honnêtes écrans plats de nos braves téléviseurs.



Je ne sais pas vous, mais moi, cette pub me met horriblement mal à l’aise. Ce n’est pas tant le fait de rendre « sexy » des animaux. Après tout, le style animalier est vieux comme la bande dessinée et de Barks à Guarnido, en passant par Spiegelman ou Masbou, on a eu notre content de jolies pouliches (bon, pour Spiegelman, c’est plus discutable, c’est vrai). Mais il y avait le style et une évidence absolue : l’apparence animale n’était qu’un masque révélateur du personnage, qui était résolument humain. Ici, la réalité est tout autre : ce sont bien des animaux que l’on essaie de rendre sexy. Et je trouve éminemment dérangeant que l’on sous-entende que je puisse, en tant que spectateur, avoir des affinités zoophiles.

Mais là n’est pas le pire. Car ces publicités ont des instigateurs, des gens ont travaillé pour obtenir ces horreurs, se reposant malgré les apparences sur les actions publicitaires précédentes d’Orangina, c’est-à-dire entre autres les géniales pubs signées Alain Chabat. Orangina, la marque qui a toujours réussi à se démarquer des abrutissantes pubs Coca par cette « French touch » sympathique, délirante et fleurant bon l’artisanat. Or qui sont-elles, ces crapules qui crachent ainsi à la figure des « Secouez-moi, secouez-moi », des « C’est quoi le texte ? » et des « Pourquoi est-il aussi méchant ? » ? Probablement des créatures sournoises œuvrant dans l’ombre, rampant tels des cafards dans la crainte de l’ire bien légitime des spectateurs outragés et des parents fulminants de voir leurs progénitures se tripoter devant une zèbre.

Et bien non, ils ont des noms, ils se la pètent dans des magazines et ils affichent même un score d’agrément de 71 %* ! Tremble, Hugues Pietrini, car celui qui faute sera puni par là où il a fauté, et quand tu te seras fait attraper par une horde de buffles en rut, tu feras moins le kakou avec tes bestioles à poils !

Voilà. C'était Neil qui faisait son Asp Explorer (en moins bien, mais ça fait du bien).

Sur ce, bon week-end.


* Pour info, ce chiffre, qui provient d'une enquête Ipsos parue dans le numéro 1483 de Stratégies, correspond au pourcentage d’interviewés ayant déclaré aimer l’affiche. 300 personnes constituaient apparemment un échantillon représentatif (je ne me battrai pas avec l’Ipsos sur ce point).

13 avril 2008

06 avril 2008

L'Appart' 64

Ouf... après quelques semaines un peu rudes au boulot, une nouvelle planche.