Ex nihilo Neil

11 février 2011

1er souvenir 2 toi

 Récemment, j’ai reçu une requête d’un « ami » Facebook qui m’annonçait peu ou prou :
« G mi en profile le 1er souvenir K G 2 toi, C 1 chène, fo k tu fais pareuil ! »
Après passage à mon analyseur-traducteur kikoolol/français, j’ai fini par comprendre ce qu’il attendait de moi. Étant après tout un nouveau venu en terre facebookienne, je m’exécute donc et vous conte cette merveilleuse histoire.

J’avais quatre ans, et j’allais à l’école pour la première fois, autant que je m’en souvienne. Je me rappelle sortant de la maison, le cartable sur les épaules. C’était un petit cartable de feutrine marron, et je me souviens encore que ma mère m’avait acheté des vignettes identifiantes à l’effigie d’une quelconque mascotte anonyme, vraisemblablement un lapin, dont un phylactère se voulait indiquer que « Ce sac appartient à : … » Elle avait donc complété la phrase, de son écriture confuse de mère inquiète de voir sa progéniture partir vers l’inconnu. « Ce sac appartient à : Julien Meyrat » Premier usage réel et utile de mon état civil.

Devant la maison attendait, imposant, le véhicule qui devait me conduire jusqu’à l’antre du savoir. C’était une 4L vert clair. Ça peut sembler bizarre aujourd’hui, à l’heure où une mignonne Twingo avec air climatisé, freins ABS et direction assistée constitue l’équipement minimum du jeune débutant dans la vie, mais à l’époque, début des années quatre-vingt, la 4L, avec sa direction aléatoire, sa climatisation par l’extérieur et son freinage à piston était encore à la mode.
Devant la 4L m’attendait ma cousine Marie-Pierre, qui faisait partie des « grandes » de l’école, et avait donc charge de veiller sur moi. Je me souviens de ses longs cheveux noirs, de son sourire qui n’a guère changé depuis, et de sa longue jupe plissée. Nous étions mal fagotés, mais c’était la mode.

C’est là, avant de pénétrer dans l’engin, que je me retournai et contemplai, attentif pour la première fois, mon foyer, ma maison. Et je le vis.
Imposant, fascinant, immense trapézoïde surplombant l’ensemble, majestueuse surface de tuiles recouverte, seulement percée çà et là des passages des trois cheminées. Il nous protégeait, moi et les miens, depuis déjà trois ans, et en protégeait d’autres avant nous. Il était tout ce qui différencie une maison d’une palissade. Il était le symbole puissant et stable de la civilisation, l’évolution qui nous distinguait des animaux et du reste de la Création, la réalisation de la principale quête menée par l’humanité depuis des millénaires : se protéger des éléments extérieurs hostiles. Sans lui, le retour à la barbarie ne demanderait même pas deux nuits consécutives. Alors, joignant mes mains en un geste que nul ne m’avait encore enseigné, j’inclinai timidement la tête pour le remercier, et l’assurai de ma reconnaissance éternelle.

Voilà, c’était mon premier souvenir de toit.

Mais quand même, ces gens de Facebook ont d’étranges coutumes !

3 commentaires:

Calikrillimero a dit…

lol

C'est vrai ces gens, ils sont bizarre...
Quel idée d'avoir des kikoolol dans ces amis facebook aussi...

Victor von Jul a dit…

J'ai ri X-D

Neil a dit…

Merci.
Depuis quelque temps, j'essaie de poster une connerie par jour sur Facebook. Je posterai sur le blog celles qui ont bien marché ou dont je suis le plus fier.