Ex nihilo Neil

04 avril 2011

Tribute to... Edmond Rostand

J'ai revu il y a peu le film avec Depardieu, qui m'a rappelé à quel point il s'agissait là de la meilleure pièce de théâtre de tous les temps.

Je crois qu’elle regarde…
Qu’elle ose regarder mon nez, cette Camarde !
Il lève son épée.
Que dites-vous ?… C’est inutile ?… Je le sais !
Mais on ne se bat pas dans l’espoir du succès !
Non ! non, c’est bien plus beau lorsque c’est inutile !
— Qu’est-ce que c’est que tous ceux-là ! – Vous êtes mille ?
Ah ! je vous reconnais, tous mes vieux ennemis !
Le Mensonge ?
Il frappe de son épée le vide.
                         Tiens, tiens ! -Ha ! ha ! les Compromis,
Les Préjugés, les Lâchetés !…
Il frappe.
                                               Que je pactise ?
Jamais, jamais ! -Ah ! te voilà, toi, la Sottise !
— Je sais bien qu’à la fin vous me mettrez à bas ;
N’importe : je me bats ! je me bats ! je me bats !
Il fait des moulinets immenses et s’arrête haletant.
Oui, vous m’arrachez tout, le laurier et la rose !
Arrachez ! Il y a malgré vous quelque chose
Que j’emporte, et ce soir, quand j’entrerai chez Dieu,
Mon salut balaiera largement le seuil bleu,
Quelque chose que sans un pli, sans une tache,
J’emporte malgré vous,
Il s’élance l’épée haute.
                                et c’est…
L’épée s’échappe de ses mains, il chancelle, tombe dans les bras de Le Bret et de Ragueneau.

ROXANE, se penchant sur lui et lui baisant le front
                                                 C’est ?…

CYRANO, rouvre les yeux, la reconnaît et dit en souriant
... 

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Mon panache ?

Galinette a dit…

Je confirme. Et Depardieu propose un jeu magnifique.

Victor von Jul a dit…

Il faut que je revoie ce film... D'ailleurs, avec mon club d'escrime artistique, on va probablement refaire cette scène :

Attendez !... je choisi mes rimes... Là, j'y suis.

Il fait ce qu'il dit à mesure.

Je jette avec grâce mon feutre,
Je fais lentement l'abandon
Du grand manteau qui me calfeutre,
Et je tire mon espadon ;
Élégant comme Céladon,
Agile comme Scaramouche,
Je vous préviens, cher Myrmydon,
Qu'à la fin de l'envoi je touche !

Premier engagement de fer

Vous auriez dû rester neutre ;
Où vais-je vous larder, dindon ?...
Dans le flanc, sous votre maheutre ?...
Au cœur, sous votre bleu cordon ?...
- Les coquilles tintent, ding-dong !
Ma pointe voltige : une mouche !
Décidément... c'est au bedon,
Qu'à la fin de l'envoi, je touche.

Il me manque une rime en eutre...
Vous rompez, plus blanc qu'amidon ?
C'est pour me fournir le mot pleutre !
- Tac ! je pare la pointe dont
Vous espériez me faire don ;-
J'ouvre la ligne, -je la bouche...
Tiens bien ta broche, Laridon !
A la fin de l'envoi, je touche.

Il annonce solennellement:

ENVOI
Prince, demande à Dieu pardon !
Je quarte du pied, j'escarmouche,
Je coupe je feinte...

Se fendant

Hé ! là donc,

Le vicomte chancelle ; Cyrano salue.

A la fin de l'envoi, je touche.

SammyDay a dit…

J'adore cette pièce et le film. D'ailleurs on ne regrette pas que Rappeneau a réécrit une partie du texte...

Le Vicomte : Maraud, faquin, butor de pied plat ridicule!
Cyrano : Ah?… Et moi, Cyrano Savinien-Hercule de Bergerac.

Neil a dit…

Le plus beau texte du monde, pas une scène à jeter. Snif.

Oud a dit…

"A la fin de l'envoi, je touche". Oui, ce duel au milieu de la foule est un moment grandiose !