Ex nihilo Neil

15 juin 2011

Tribute to... P. G. Wodehouse


Si un jour (ce que du reste je vous conseille) vous avez l’occasion de vous balader dans les rayonnages d’une grande librairie anglo-saxonne (genre Waterstone’s à Londres ou, plus simplement, W. H. Smith ou Galignani à Paris) et que vous allez vous promener du côté des W, vous serez peut-être surpris de tomber sur un mur entier couvert d’œuvres d’un auteur quasi inconnu en France : P. G. Wodehouse.

Il faut dire que cet écrivain anglais à succès du XXe siècle faisait preuve d’un humour si typiquement british qu’il perd beaucoup à la traduction. Sa principale création, celle pour laquelle ceux qui le connaissent s’en souviennent, est constituée du duo Bertie Wooster, jeune gentleman anglais égocentrique et un peu stupide, et Jeeves, son imperturbable valet de chambre qui sauve régulièrement son maître des incroyables situations dans lesquelles il finit immanquablement par se fourrer.

À ce propos, on peut considérer que Jeeves est l’ancêtre de tous les Alfred, Niles et autres Geoffrey, majordomes de série télé à l’humour acéré autant qu’indispensable.
Je viens de lire un peu de Wodehouse, dont il existe des traductions françaises même si elles sont rarement mises en avant sur les étals de la Fnac (la VO contient vraiment trop de jargon britannique pour moi), et ça m’a donné envie de me renseigner un peu plus sur le bonhomme.

Et j’ai découvert une chose amusante. Vous le savez sans doute, quand une œuvre littéraire est adaptée à la télévision ou au cinéma de bonne manière, elle laisse une impression durable, notamment dans la représentativité des personnages. Ainsi, beaucoup de gens se représentent instantanément le physique rondouillard de David Suchet quand on leur cite Hercule Poirot, la plupart discernent clairement la silhouette massive de Bruno Cremer à l’évocation du commissaire Maigret, et de nombreux exégètes voient Jeremy Brett en entendant Sherlock Holmes.
Devinez donc qui vient à l’esprit des Anglais quand on leur cite Wooster et Jeeves…


Eh oui, on l'oublie un peu facilement mais Hugh Laurie est d’Oxford, un pur produit britannique. Quant à Jeeves, à droite, il est quand même interprété par Stephen Fry, acteur bien connu (mais fatalement moins que l’interprète de House).

N.-B. À noter également, dans le Black Dossier de La Ligue des gentlemen extraordinaires, un improbable mais hilarant cross-over P. G. Wodehouse/H. P. Lovecraft, où Bertie et Jeeves affrontent des Mi-Go. Un peu comme si Ma sorcière bien-aimée affrontait Godzilla. Les connaisseurs apprécieront. Les autres ont décroché de cette note depuis longtemps…



3 commentaires:

Daelf a dit…

Alors la série télé est GE-NIALE. SUrtout grâce à Fry & Laurie. Perso je trouve que l'argot n'est pas trop difficile à suivre (avec les sous-titres hein, même en VO) parce que le ton de la conversation aide à saisir le sens général, et que le sens précis n'est pas si souvent important (sauf pour Barmy.)
Dans le doute, le Wiktionary aide (barmy: dotty, goofy, wacko. Euh. Oui bon.)

Franchement ça vaut le coup (et l'intégrale est pas si chère.) en plus le générique est magnifique (musique et visuel, style graphique d'époque trè bien rendu.)

/D., faaaaan

Victor von Jul a dit…

Ah bah tiens, ça peut faire une série sympa à découvrir, ça :)

Neil a dit…

C'est vrai que tous les extraits que j'ai pu voir sur le net m'ont emballé. Je conseille le passage où Laurie tente de faire chanter Fry sur Minnie the Moocher ("hoydi hoydi hoydi ho, sir.", très drôle.