Ex nihilo Neil

23 décembre 2013

Et de joyeuses fêtes !

Je m'en vais en vacances (bien méritées, si je puis me permettre) jusqu'au Premier de l'An. D'ici-là je vous souhaite les meilleures des fêtes, de Noël, Hannukkah, Kwanzaa ou n'importe quelle célébration susceptible d'embellir cette fin d'année au bénéfice des personnes de bonne volonté.
À très bientôt.

20 décembre 2013

Billy WTF Bat


J'avais déjà parlé de Billy Bat, la dernière série de Naoki Urasawa, il y a quelque temps, à l'occasion des premiers tomes. En ce moment j'ai enfin l'occasion de la lire en entier (enfin, jusqu'au tome 9), eh ben c'est encore plus le bordel que ce que je pensais. Ça part dans tous les sens, ça mélange toutes les théories du complot dans un style complètement WTFesque, et franchement, même si j'admire l'aplomb (et le trait) de l'auteur de Monster, je reste très dubitatif. Mais bon, attendons la fin, ça prend peut-être un sens.

16 décembre 2013

La pelle de Cthulhu, encore

Ce week-end, on s'est remis à L'Appel de Cthulhu, mon jeu de rôles préféré, et ça faisait bien plaisir de retrouver les jets de D100, les tests de TOC, les tentatives de baratin ratées, les streums invisibles, indestructibles et terrifiants, les livres au nom imprononçable (on a notamment lu le Cthaat Aquadingen...).

Et puis surtout on a croisé le monstre le plus génial de l'histoire du jeu de rôles, qui aurait sûrement un nom si notre MJ n'était pas un fainéant, mais que nous appellerons éternellement...

LE WALRUCTOPUS !!!

13 décembre 2013

The Long Earth




Je viens de terminer La Longue Terre, un livre paradoxalement pas très long de Terry Pratchett et Stephen Baxter*. Il s’agit d’une œuvre de science-fiction assez typique, à la prémisse fantastique au sens premier du terme : quelqu’un met en ligne les plans pour fabriquer un « passeur* », c’est-à-dire une dispositif permettant de voyager dans des Terres parallèles. Apparemment notre univers n’est que l’un parmi des millions, peut-être une infinité d’autres qui s’étendent dans deux directions (nommées arbitrairement « est » et « ouest ») et un boîtier fort simple, muni d’un interrupteur (et d’une pomme de terre pour l’alimentation ; oui, ai-je précisé que Terry Pratchett était coauteur ?), permet de passer de l’un à l’autre sans problème.

La simplicité du dispositif fait que n’importe qui peut en confectionner un très facilement, et voici l’humanité partie à la conquête de ce que l’on appelle rapidement la « Longue Terre ».
Le livre n’est pas mon Pratchett préféré (en même temps, j’aurais du mal à nommer mon Pratchett préféré), mais il reste un excellent bouquin de SF, explorant de nombreuses pistes très intéressantes. Je regrette juste sa longueur, qui le fait s’interrompre au moment où d’autres auteurs l’auraient fait commencer. Mais, comme de juste, il n’est que le début d’une série : l’épisode 2, La Longue Guerre, devrait paraître le 20 février en VF. Youpi !

* Pratchett est globalement assez connu (les annales du Disque-Monde ? Non, ça ne vous dit rien ? Vous ne vous seriez pas trompé de blog ?). Baxter, de son côté, est plus branché « hard SF », avec des livres comme le cycle de l’Odyssée du temps, les Univers multiples, la trilogie NASA… c’est sûrement très bien. En tout cas, voir deux auteurs aussi différents s’associer est toujours enthousiasmant.

* « Stepper » en VO. Ce qui occasionne certainement moult jeux de mots intraduisibles, même si le terme « passeur » est sans doute le meilleur possible (step = pas… mais qui pense au terme « pas » en utilisant le verbe « passer » ?).

11 décembre 2013

Chroniques du monde secret (13)

Tiens, ça fait longtemps que j'ai pas parlé de The Secret World...

Sachez que dans ce jeu, comme dans la plupart des MMORPG, il y a régulièrement des ajouts de contenu, qui sont édités sous forme d'épisodes (on attend d'ailleurs impatiemment l'épisode 9, qui introduira la nouvelle zone de jeu, Tokyo).

Parmi ces éléments téléchargeables (payants mais pas très chers par rapport au temps qu'on passe sur le jeu), on trouve notamment l'épisode 6 : Dernier train pour Le Caire, dont voici la bande-annonce (vous allez voir, ça rappelle vaguement un film).


Et oui, ça pète la classe. L'histoire de l'épisode est cool, et vous aurez noté la tenue du héros, digne d'un aventurier archéologue bien connu. Eh bien en fait, cette tenue, vous pouvez l'obtenir dans le jeu, mais elle coûte cher. Et pas du vrai argent, non non, de l'argent du jeu, des jetons spéciaux (les "crédits de la Ca' d'Oro") que vous gagnez uniquement sur certaines quêtes. Donc il faut faire et refaire bien souvent ces quêtes précises si vous voulez acheter la tenue complète (pantalon, chemise, veste, chaussure et, bien sûr, le chapeau de Jmelaracontegrave).

Et j'ai le plaisir de vous annoncer que j'ai suffisamment farmé ces quêtes (qui sont cools, quand même) pour me payer la totale. J'ai donc désormais trop la michto classe. Voilà. C'est tout ce que j'avais à dire aujourd'hui (en fait non, mais c'est tout ce que j'avais le temps de vous dire).

06 décembre 2013

François Dubet et l'éducation

Vous l'aurez peut-être remarqué, mais j'aime bien l'éducation populaire. Or il se trouve que la bonne ville d'Arcueil, dont j'ai la chance d'être résident, dispose d'une université populaire qui dispense régulièrement des conférences de qualité sur des sujets divers. J'ai notamment eu la chance d'assister lundi dernier à celle de François Dubet, sociologue spécialiste de l'école et des discriminations. J'ai pris plein de notes donc j'en reparlerai peut-être plus tard, mais c'était très intéressant et, ce qui ne gâche rien, assez agréable à écouter car Dubet est un mec plutôt sympathique et plein d'anecdotes (dont celle-ci, donc).

En guise d'apéritif, un extrait de la conférence, plutôt vers la fin :

- ... et c'est pourquoi je pense que l'Éducation nationale nécessite une réforme profonde et radicale. Si vous avez des questions...
- Oui, bonjour. Je suis professeur et je trouve votre analyse très dure ! Voyez-vous, les personnels travaillent extrêmement dur dans des conditions déplorables, nous faisons notre possible malgré les manœuvres déplorables d'un gouvernement iniqu...
- Je m'intéresse beaucoup à l'hôpital. Et quand je discute avec des médecins et des infirmiers, je leur dis : "L'hôpital français va mal, il a besoin d'une réforme profonde." Eh bien non seulement ils sont généralement d'accord, mais aucun d'entre eux n'en conclut que je prétends que les médecins et infirmiers font mal leur boulot. Ça, c'est seulement dans l'Éducation nationale, où vous ne pouvez pas critiquer le système sans que les victimes se sentent également attaquées. Je ne sais pas pourquoi.
 
Ça a été dit vers la fin mais ça me paraît un point essentiel, en effet...

04 décembre 2013

Mon(t)rouge


Bon, quand je dis "thème de merde", c'est avec l'aval des organisateurs qui en ont eux-mêmes convenu, hein ! Après avoir cuvé le quelconque alcool avec lequel ils ont choisi ce thème débile, ils ont rajouté la parenthèse permettant à tout un chacun de se saper en rouge au lieu de faire référence à la fière cité ayant hébergé Coluche, Mœbius et Robert Doisneau.

Mais bon, ça va, je passe totalement inaperçu au milieu de tous ces lâches (que j'ai floutés par un inexplicable respect pour la vie privée, même si ce système de floutage risque de filer des cauchemars aux plus sensibles).

29 novembre 2013

I ♥ Craft

Si comme moi vous êtes fan de H. P. Lovecraft, vous êtes forcément tombé en arrêt devant cette couverture un peu chelou et vous vous êtes demandé : "mais dans quoi Alan Moore, dieu vivant des scénaristes de bande dessinée, est-il allé s'embarquer ? Adapter Lovecraft en BD c'est tellement convenu, tellement infaisable, tellement casse-gueule... qu'est-ce que ça peut bien donner ?"

Eh bien de la balle, tout simplement. On commence tranquille avec ce qui était sans doute destiné à n'être qu'un one-shot : une enquête étrange d'un agent du FBI qui tourne mal. Beaucoup de références à l'univers lovecraftien (dont je ne commettrai pas l'affront de vous parler : ceux qui ne connaissent pas ont déjà décroché de ce post depuis longtemps). Peut-être un peu trop. Si l'intrigue fonctionne parfaitement, on ne peut s'empêcher d'y trouver un catalogue de termes (Phtaghn, Leng, Nyarlathotep et autres Cthulhu) qui sentent un peu le fan-service. Ça reste une excellente intrigue de nouvelle horrifique, troublante et malsaine.

Puis on attaque la suite, où une cellule du FBI commence à enquêter sur les événements de la première partie. Et on arrive dans le méta le plus complet, les agents assumant ouvertement les références à Lovecraft, analysant même l'œuvre de l'auteur pour essayer de comprendre. Et ça devient vraiment, vraiment glauque.

Alan Moore est un génie, je le sais depuis bien longtemps, depuis ma première lecture de Watchmen il y a à peu près quatorze ans. Mais que ce mec arrive encore à me calmer alors que je connais son œuvre par cœur, ça m'assoit toujours. Neonomicon est une BD à ne pas mettre entre toutes les mains, c'est violent, cru et dérangeant. Mais pour ceux qui aiment Lovecraft et Alan Moore, c'est évidemment un indispensable. Et pas seulement pour le fan-service.

27 novembre 2013

La Quête des héros, le retour


De tous les projets KissKissBankBank et KickStarter que j'ai pu soutenir, celui-ci n'est certainement pas mon chouchou, mais... bon sang, ça chie pas la classe par tous les pores, ce truc ? 
HeroQuest, ça a été et ça reste un de mes jeux de plateau préférés, essentiellement parce que si on y joue bien, il n'y a que des gagnants, un peu comme un jeu de rôles. En plus, apparemment, ils vont adapter cette nouvelle version en VF en conservant les règles originales (qui sont nettement plus subtiles que celles que nous avons connues en France il y a 25 ans). Le bonheur !

25 novembre 2013

Semaine de la critique

Cette semaine, pas trop de dessins mais pas mal de critiques sur Julien a vu... : au programme, Inside Llewyn Davis (le dernier frères Coen), Gravity (le dernier Cuaron) et La Vie d'Adèle (le dernier Kechiche). Et sûrement un peu de BD aussi...

22 novembre 2013

Julien a lu... Blacksad 5, Amarillo


Le 5e épisode de Blacksad vient de sortir, et ça fait très plaisir. Autant les deux tomes précédents étaient magnifiques, autant ils étaient également très sombres et prenaient un parti narratif parfois tortueux (le 4, notamment, fonctionne en flash-back de manière pas toujours facile).
Amarillo, au contraire, joue la linéarité et la carte du road movie suivant la route 66. John Blacksad poursuit une piste sans grand enjeu pour lui, ce qui lui permet de se reposer un peu. L'intrigue est sombre, mais beaucoup moins étouffante que dans les autres albums. On respire enfin et on se surprend à être soulagé par ce répit accordé au personnage principal (mais guère aux protagonistes secondaires, qui prennent cher).
Bref c'est de la balle, foncez ! 

15 novembre 2013

Chroniques du monde secret (11)

Je voulais conclure l'histoire aujourd'hui, mais j'ai de l'imprévu en ce moment... To be continued donc...

13 novembre 2013

Chroniques du monde secret (10)



En fait, je voulais faire une note spécial Halloween, mais en ce moment je fais ce que je peux niveau dessin. La suite de celle-ci vendredi.

11 novembre 2013

Que faire le week-end prochain ?


Et oui, j'en ai parlé plusieurs fois, mais cette fois ça y est : Lysistrata, un musical rock existe et se produira deux fois le week-end prochain, au théâtre de l'Abbaye de Saint-Maur-des-Fossés.
Et très sincèrement, ça va être de la balle, donc si vous avez envie de découvrir l’œuvre d'Aristophane d'une manière plutôt originale, musicale et agréable, il reste quelques places. 

Bon, évitez d'emmener les tout jeunes enfants quand même...

01 novembre 2013

Julien a lu... Astérix chez les Pictes


On m’a demandé ce que je pensais du dernier Astérix, je l’ai donc lu attentivement afin de proposer une opinion claire et objective. 
Mais je ne pense pas que j’y arriverai. De deux choses l’une : soit vous considérez cet album comme faisant partie de la série et le jugez à l’aune des production Goscinny/Uderzo de la grande époque. Dans ce cas, il s’agit d’un album mineur, sans fulgurance mais pas forcément honteux. 

Soit vous considérez le contexte, à savoir : 
- que René Goscinny, le créateur de la série, fut un des plus grands génies de la bande dessinée, toute époque confondue, et que la reprise de son univers est donc une entreprise dans laquelle, au mieux, vous mettez en danger toute votre carrière artistique, 
- que Goscinny est mort depuis trente-sept ans, et la série depuis vingt-sept (Astérix chez Rahàzade fut, en 1987, le dernier à peu près acceptable). Dès lors la question du lectorat se pose : qui lit Astérix de nos jours ? Les trentenaires émus et nostalgiques ? Les jeunes habitués aux mangas et à Titeuf ? à Lou ! ? à De cape et de crocs ? C’est important pour l’orientation de l’œuvre,
- qu’Albert Uderzo, gardien du temple autoproclamé, a tourné la carte depuis un bon moment, comme en témoigne l’ahurissante débâcle du Ciel lui tombe sur la tête. Un album non seulement peu réussi artistiquement, mais au message réactionnaire surprenant. Uderzo s’y étonnait, avec vingt ans de retard, du succès grandissant du manga abrutissant et du comics décérébrant, et affirmait bien haut son admiration pour la joliesse de Disney. Autant La Galère d’Obélix n’avait juste aucun intérêt, autant ce dernier album était une épouvantable purge pour tout fan de la série*. Or Uderzo a longuement commenté le fait qu’il surveillerait de très près les successeurs pressentis pour l’album (et de fait, le premier dessinateur a dû dégager en plein processus). 

Tout cela éclaire d’un jour nouveau cet Astérix chez les Pictes, que l’on ne peut simplement considérer comme « un de plus ». La pression sur les artistes à l’œuvre a dû être ahurissante, difficile d'imaginer qu'ils aient travaillé sereinement, dans les meilleures conditions. Du coup on peut facilement reprocher à l'album son manque d’audace (comme on lui aurait reproché son manque de classicisme s’il avait trop déraillé).

Astérix est rusé, Obélix rigolo, les jeux de mots présents… l’intrigue nous emmène donc chez les Pictes, que l’on connaît mieux depuis Rebelle**. Au menu, quelques clichés sur l’Écosse (mais pas tant que ça… notamment rien sur leur avarice légendaire, ce qui aurait pourtant pu être source de nombreux gags), kilts, monstre du Loch Ness, etc. et en prime un Vincent Cassel en grand méchant Mac Abbeh. Tout ça ne va pas bien loin, mais ça passe mieux qu’un échec. 

Visuellement, ça passe. Scénaristiquement, c’est pas innovant mais ça passe. Niveau écriture, on aimerait rire un peu plus, mais ça passe. Bref, on est loin, très loin d’un Journal d’un ingénu*** ou d’une réinvention géniale du mythe. 
C’est dommage, mais ça aurait pu être tellement pire que je suis quand même, quelque part, soulagé. 

Bien sûr, ce n’est pas le meilleur sentiment qu'une œuvre peut provoquer chez un critique. Mais c’est le mien. 

* Concernant La Rose et le Glaive, je l’ai lu il y a bien longtemps et pas relu depuis. Mais s’il n’est pas parfait, il a au moins le mérite d’introduire des notions de féminisme dans une série qui, pour reprendre une sympathique expression américaine, a tout de même souvent des allures de fête de la Saucisse.

** Pour ceux que ça intéresse, sachez que les Ch’tits Hommes Libres de Terry Pratchett sont librement inspirés de ce peuple (des fées pictes, ou « Pictsies »). Ça vous donne une idée de leur finesse proverbiale.

*** Dans lequel Émile Bravo revisite magistralement les personnages de Spirou et Fantasio. À lire à tout prix si vous voulez vous faire une idée de ce qu'un auteur peut faire avec de vieux personnages quand on lui laisse libre cours ! 

30 octobre 2013

Péripéties strasbourgeoises, prégénérique



J'adore Strasbourg, c'est vraiment une ville magnifique. Il nous y est arrivé quelques aventures amusantes (notamment lors d'une épopée vers Rœschwoog, un village dont j'ignorais jusqu'à l'existence mais dont l'orthographe m'amuse), mais je n'ai vraiment pas le temps cette semaine de vous les dessiner, donc j'essaierai de faire ça ce week-end (vendredi, j'ai prévu un autre truc).

28 octobre 2013

Voulez-vous de la choucroute ?

J'étais donc dans cette étrange ville d'Allemagne où, pour une raison qui m'échappe, j'ai croisé quelques personnes parlant français (quoi qu'avec un fort accent). Je suis rentré hier soir et n'ai pas eu trop le temps de préparer quelque chose, j'essaierai de faire mieux mercredi.

25 octobre 2013

Absent pour le week-end

BRETZEL BURGEEEEER !!!

En ce moment j'ai grand besoin de me mettre au vert et d'engloutir de grandes quantités de bière et de bretzel burgers en bonne compagnie. Donc c'est décidé, ce soir je me casse en Allemagne. Un beau week-end à Strasbourg, ça va nous requinquer.

23 octobre 2013

Cultivons-nous quelque peu



Je viens de terminer Spin, de R. C. Wilson, que l'on m'avait offert pour mon anniversaire, et comme j'ai la flemme de dessiner je m'en vais vous le conseiller.
Parce qu'il faut bien dire que c'est de la sacrément bonne SF : imaginez que tout à coup, les étoiles et la lune disparaissent, la nuit n'est plus que ténèbres, exactement comme si on avait mis la Terre dans une cocotte-minute.
Eh bien c'est en gros ce qu'il s'est passé. Une entité inconnue a enfermé la planète dans une "bulle" aux propriétés étonnantes (on les découvre peu à peu), tout en pensant à nous donner un gentil soleil de substitution histoire de ne pas nous laisser crever de froid. Pourquoi a-t-elle fait cela ? Que se passe-t-il en dehors de la bulle ? Quelle répercussions pour la population ? Tout cela est exploré en flash-back par un héros assez attachant.

Si je suis enthousiaste sur la partie science-fiction, je suis un peu plus mesuré sur la partie "histoire de cœur". On suit en parallèle les destins croisés de trois personnes, un génie au centre de la recherche scientifique sur le spin, sa sœur impliquée dans une petite église apocalyptique, et leur meilleur ami médecin, principal protagoniste, narrateur et amoureux de la jeune femme. Cette partie est bien écrite et ne démérite pas, mais elle est nettement plus conventionnelle que les idées grandioses soulevées par l'auteur côté scientifique. En outre le traducteur ne cesse de faire utiliser l'expression "je m'excuse" aux personnages, ce qui est très énervant quand vous parlez français.

Quoi qu'il en soit, ça reste de la boulette atomique que je vous conseille instamment. 
Sauf que...




... en passant à Album vite fait je suis tombé sur ça, qui devrait instantanément devenir votre prochain achat culturel. Le Dossier noir, c'est la quintessence de la Ligue des gentlemen extraordinaires. L'auteur (Alan Moore !) lui-même le jugeait "meilleur que la pénicilline", et ce n'est pas faux. Je peinerais à vous décrire in extenso le contenu de cette œuvre gigantesque, mais sachez que la seule raison pour laquelle je peux tolérer qu'on ne l'achète pas, c'est qu'en outre...



... CECI vient de (re)paraître ! Les Robinsons du rail, la plus gigantesque (et moins connue) aventure de Gaston Lagaffe, Spirou et Fantasio. Dessins de Franquin, scénario de Franquin, Jidéhem et Delporte, un feuilleton illustré qui... que... imaginez le match de foot rédaction de Spirou/club de foot de la rue du Gazogène, mais sur tout un album ! Oui, c'est aussi bon que ça. Un indispensable absolu pour tout fan de BD franco-belge.

21 octobre 2013

Chroniques du monde secret (8)


En fait j'ai battu le Gate Keeper vendredi dernier et fini mon premier donjon Cauchemar dans la foulée, sans démériter. Toutes proportions gardées, je suis très fier de moi.

16 octobre 2013

Donjon 1 : Le Polaris

Un bateau. Deux bateaux. Un cimetière de bateaux. Et au milieu des draugs. Des hommes pâles, imberbes, au bras droit transformé en une concrétion compacte de coraux blanchâtres. Ils nous attendent et nous attaquent sitôt que nous faisons mine de nous approcher. Je passe devant. Je les nargue, les frappe, ils tentent de me submerger mais mes amis sont là. Hervé me soigne, au fur et à mesure, et les autres tirent dans le tas. Sam, B. et P. En un bel ensemble parfaitement huilé, nous décimons la faune locale, draugs, incubateurs, fécondeuses, mères des couvées, hommards, tous y passent. L’Habitant Primordial achevant son dernier souffle sous les eaux boueuses, l'hélico du groupe Orochi vient nous chercher, épuisés mais fiers. Mais alors qu’il nous embarque, un bruit d’ailes flasques se fait entendre. Rugissement venu d’outre-monde. Lançant un œil vers l’extérieur, je croise soudain le regard inhumain d’une créature titanesque, monumentale aberration toute de haine, au corps grotesquement humanoïde, sa tête hideuse couverte de tentacules ichoreux dégouttant de malo… 



- Hé, c’est Chetulouh ! 
- Comment ? 
- Ben ouais, c’est Chetouluh, là, le monstre dans Lofcraft. 
- Que… alors déjà c’est Cthulhu, dans l’œuvre de Lovecraft… 
- Ouais, c’est que ce que j’ai dit ! 
- Et ensuite, non, BaBeLProuT, ce n’est pas Cthulhu, c’est l’Ur-draug, l’entité suprême des draugs ayant infesté les eaux de Solomon Island suite au retour du Lady Margaret il y a… 
- Ouais mais non, c’est carrément Chtulou. 
- Oui, bien sûr, le design s’inspire de Cthulhu, mais ce n’est pas… 
- Comment on le bute ? 
- Comment ? Ah, oui, Pikmin017, bonne question. Bien, la stratégie pour vaincre cette hideuse entité venue d’outre-m… 
- ASSAUT !!! 
- Mais qu’est-ce qu’il fout ce con ! Reviens ici débilos, tu n’es pas tank, tu vas prendre l’aggro et te faire démonter. 
- Julien, je suis pas sûr qu’il lise le canal groupe, tu sais. 
- OK, fonçons mes amis, à l’attaque ! 

Quelques minutes plus tard. 
- Bien. Petit point, si vous le voulez bien. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? BaBeLProuT, une idée ? BaBeLProuT ? Où il est encore ? 
- Il vient de repartir à l’attaque en fait. 
- Quoi ? Mais bord… 

Quelques minutes plus tard, mais un peu moins. 
- Bon, Hervé, estimé healer, peux-tu entraver notre ami BaBeLProuT le temps que je fasse un petit point ? 
- A y est. 
- Bien. Donc, toutes proportions gardées, je dirais que ça s’est moyennement bien passé. Alors, votre opinion du pourquoi ? 
- Ben, je sais pas, pourtant j’ai tapé. 
- Ouais, moi aussi. 
- Bien, nous tenons une piste. Donc, si tu tapes le monstre, celui-ci riposte, et comme il est balaise, il te défragmente la chetron. Tu as intégré ce point ? 
- Ben oui, c’est Chetoulou quand même ! 
- CE-N’EST-PAS-CTHULHU ! Hum… Donc, quelle est la solution logique à adopter ? 
- Euh… le taper plus fort pour qu’il meure plus vite ? 
- Il a 95 000 points de vie, vous tapez à 400 dans les grands jours, je vous le dis tout net, ça ne marchera pas. Même en explosant votre clavier en spammant comme un demeuré. 
- Ben je sais pas du coup. 
- Il ne faut pas le taper. 
- … 
- Qu’est-ce qu’ils ont ? 
- Je crois que BaBeLProuT a déco. Pikmin017, il accuse juste le coup. 
- Non mais je veux pas dire « jamais le taper », hein. Mais regardez Sam… 
- Woah, me mêle pas à ça ! 
- Il tape pas tout de suite. Il me laisse taper avant, comme ça le monstre m’attaque moi, qui ai 1 000 points de vie et un soigneur derrière moi, et vous vous pouvez lui faire mal à partir de là. 
- Aaaaaaah… 
- Voilà. Et moi j’essaie d’entretenir sa haine envers moi, comme ça il part pas sur vous. Faites déjà comme ça et on a un espoir d’arriver à sa deuxième phase. 
- Ah bon parce qu’il a des phases, Chtulhu ? 
- Ce n’est pas Cthulhu, mais tu l’écris de mieux en mieux. Oui, il a des phases, après il va balancer des AOE et… 
- Gné ? 
- Des attaques de zone. 
- Ah. 
- Là, il faudra les éviter. Puis on passera en phase 3, la lumière va changer, et il faudra se planquer derrière les rochers. Mais je sens que c’est déjà un peu chaud, alors on verra ça sur le moment hein ? 

Quelques minutes plus tard, mais un peu plus… 
- Bien joué mes amis. Nous sommes arrivés en troisième phase. Pikmin017, joli évitement d’AOE. 
- Merci. 
- BaBeLProuT, c’était… bon, pour les AOE, c’était pas mal. 
- Ouais, il a carrément capté que les gros cercles blancs flippants au sol, fallait pas rester dessus. 
- C'est clair, il est mort que trois fois. 
- Non mais les gars, vous moquez pas, c’est pas facile au début. 
- Ouais, ouais, continue. 
- Bon, donc, en revanche, quand la phase 3 s’est enclenchée, j’avais vaguement évoqué le fait qu’une fois que la lumière changeait, il fallait se dissimuler derrière les rochers. Il me semble. 
- Oui. 
- Il ne me semble pas avoir stipulé que les DPS devaient rester au milieu de l’arène à activer leur emote « / dance macarena », en s’imaginant que le combat était terminé. 
- Non mais on a cru que… 
- J’entends bien. Toutefois, quand l’Ur-draug vous est tombé dessus, ce qui peut arriver, on n’est jamais à l’abri, la meilleure technique ne consiste pas à le ramener vers vos copains qui, eux, ont eu la présence d’esprit de se cacher. 
- Mais c’est Chtoulou qui… 
- CE N’EST PAS CTHULHU ET VOUS ALLEZ L’ÉCRIRE CORRECTEMENT BARDEL DE MURDE ? 
- Tu sais Julien, quand tu as suggéré d’aller « aider des noobs à faire leur premier donjon » parce que c’est dur au début et qu’il faut encourager les petits jeunes, je me suis dit que c’était une idée à la con. Ben j’étais loin du compte.
- ON Y RETOURNE BANDE DE MOULES ! ET LE PREMIER QUI MERDE FINIRA EN BOUFFE À PLANCTON, JE VOUS PRÉVIENS ! 

Pas mal de minutes plus tard.
- Bon ben voilà, il est mort ce con ! 
- Kikoo !
- Lol, on a tué Chtoulou !
- Wouépah ! On a looté du NQ3 vert !
- Yoohoo ! C'est une grande victoire.
- Bon, ça va le mauvais esprit. Vous voyez, on les a pris par la main et ça a marché. 
- Parce que t'as pas envie de les tuer les deux Kevin, là ?
- Si mais on peut pas dans ce jeu. Quoique... dites donc les guignols, vous avez un compte Starcraft 2 ?
 

11 octobre 2013

Chroniques du monde secret (7)

TSW est un jeu comprenant son comptant de savants fous, docteurs psychotiques et autres praticiens trépanés du bulbe. J'ai tapé un petit délire sur eux, du coup comme je ne sais pas trop quoi vous servir, voilà du fan-art.

Docteur Anton Aldini 
Un des rares toubibs gentils que vous croiserez. Enfin, « gentil », ça se discute. Aldini est la version TSW de Viktor Frankenstein. Chirurgien de génie, il peut vous changer de visage en un clin d’œil (littéralement, vu qu’il dirige une clinique de chirurgie esthétique discrète mais efficace à New York). Et il a même une mission pour vous, qui vous permettra de récupérer la tronçonneuse, ce qui en dit long sur la finesse des méthodes du monsieur. En plus il est marrant. 

Docteur Schreber 
Vous ferez sa connaissance durant l’épisode 6 (Un rêve à tuer) à travers ses notes de laboratoire, et vous allez rapidement apprendre à l’aimer. Obsédé par les jeunes enfants et leurs exceptionnelles capacités d’adaptation , tant physique que mentale, Schreber dirige la « Nurserie », un charmant laboratoire Orochi* situé dans une vallée des Carpates. Inutile je pense de détailler ce qu’il s’y passe (en fait plus grand-chose depuis que les gosses spéciaux qui y étaient retenus ont décidé d’organiser une surprise-party à l’insu de leurs geôliers). Vous croiserez Schreber au gré de vos pérégrinations dans le complexe, et risquez de ne même pas remarquer que vous l’avez tué. Ce serait dommage, le personnage inspire une telle sympathie qu’il mérite une exécution personnalisée. À la tronçonneuse si possible. 

Doktor Klein 
Sans contredit, la palme, l’archétype du savant fou à accent germanique. Il aurait pu se trouver dans un château roumain mais non, Herr Doktor Klein se dissimule dans les tréfonds de l’Ankh, en plein désert égyptien, et j’aime autant vous dire qu’il a tourné la carte depuis un moment. Ancien employé du groupe Orochi* chargé de diriger les recherches du site, il est fasciné par la Souillure** qui y suinte à flots depuis des siècles (il y en a une pleine piscine au fin fond du palais). Il s'en sort toutefois mieux que ses collègues : c'est clairement lui qui a le plus profité de son exposition, grâce à une sorte de mytridisation (accoutumance à des poisons développée à force d’en consommer de petites quantités régulièrement). Pété de pouvoirs, maître du colosse Melothat qu’il vous enverra deux fois de suite dans la gueule, Klein est un grand malade doté d’un humour féroce. 

Docteur Shirui 
Un autre toubib d’Orochi* souillé (décidément, ils ont un truc avec la Souillure ces gens-là), auteur d’un nombre affolant d’expériences globalement ratées, du chat mutant au géant de chair trouillard qui refuse le combat (les résultats de ses expérimentations traînent tout autour de sa tente, et franchement le panel est vaste). Vous le sentez déjà moyen sympa, mais quand vous le verrez repoper au bout d’environ quinze secondes, soit même pas le temps pour vous de récupérer le compendium à côté de son corps encore chaud, vous allez vraiment le détester.

* Le groupe Orochi est un consortium que l'on croise régulièrement dans le jeu. Qualifier ses activités de "louches" seraient une insulte à tous les strabiques du monde.
** La Souillure est une matière noire à mi-chemin entre un symbiote de Spider-Man, l'huile noire de X-Files et du sperme d'alien. Globalement, on peut la qualifier de "maléfique".

09 octobre 2013

Top 5 des meilleures BD jeunesse du moment

 J'ai évoqué Les Nombrils lundi, et je me suis dit qu'il y avait quand même plein de séries jeunesse que je trouvais très bonnes en ce moment et que j'aurais adorée lire quand je fréquentais encore la bibliothèque de mon village natal. Du coup je vous propose un petit top 5, sans vrai ordre parce que j'aime ces cinq séries pareil en fait. 

1. Les Épatantes Aventures de Jules (Émile Bravo) 

Lisez le premier, vous ne le regretterez pas !
Le genre de série dont on peut tomber instantanément amoureux. Déjà parce qu’Émile Bravo et son trait précis et charbonneux sont un vrai régal pour les yeux de tout fan de BD franco-belge (son Journal d’un ingénu est sans doute un des meilleurs albums de ces dernières années). Et ensuite parce que son sens de la narration, sa manière délicieuse de mêler le quotidien, la science-fiction et l’absurde relève d’un talent rare et fascinant. C’est un pur plaisir de suivre Jules, sympathique adolescent embarqué dans un paradoxe temporel délirant mêlant scientifiques fous, extraterrestres à la cool et petit frère devenu grand mais toujours aussi bête, dans ses péripéties à la fois hilarantes et cruelles. 

2. Lou ! (Julien Neel) 

La série best-seller, impossible à rater.
On peut gloser à l’envi sur le dernier tome de Lou !, où Julien Neel est un peu parti en vrille avec sa description déstructurée de l’adolescence et ses crises, mais Lou ! reste une des séries les plus attachantes de ces dernières années, tant graphiquement que narrativement. Personnages ultra sympathiques, justesse de ton mêlée de poésie surréaliste, jeux visuels et romances tordues, la série est un concentré de vie moderne, et elle donne la pêche, tout simplement. 

3. Le Royaume (Benoît Feroumont et Christelle Coopman) 

Moins connue et pourtant, ça mérite de s'y pencher.
Quelle drôle de série que Le Royaume, qui donne l’impression de n’être rien, avec ses graphismes simplistes (en apparence), ses aplats de couleur bateau (en apparence) et ses personnages stéréotypés (en apparence). Et pourtant sitôt qu’on rentre dedans, on découvre une BD tout sauf cliché. L’héroïne dort avec le roi parce qu’elle a peur des chouettes, refuse sincèrement les avances du brave forgeron, les oiseaux se mettent à parler et à dévoiler les secrets de tout le monde à qui veut (ou ne veut pas) les entendre, les royaumes voisins ont envie de faire la guerre… et on devine difficilement ce qui va se passer à la page d’après, et dans quelle situation les personnages vont se retrouver. Et ça c’est bon signe. 

4. Les Nombrils (Delaf et Dubuc) 

Non mais c'est vraiment drôle.
J’en parlais il n’y a pas deux jours, Les Nombrils de Delaf et Dubuc est une série étonnante qui a réussi à ne pas s’enliser dans une mécanique répétitive. Après deux tomes où Jenny et Vicky, les deux pétasses en chef, asservissaient littéralement la pauvre Carine, les choses changent et l’intrigue prend un tournant très différent, sans quitter cet humour cruel qui faisait tout le sel des planches. Le slogan de la série dit assez à quel point elle est intelligente et va nettement plus loin que ce qu’on pourrait croire : « La vie est cruelle. Et après ? » 


5. Lincoln (Olivier, Jérôme et Anne-Claire Jouvray) 

Regardez-moi cette gueule. Vous l'aimez pas déjà ?
Lincoln est-elle une série jeunesse ? C’est une bonne question, et je m’en fous, quand j’étais gosse je lisais ce qui me passait sous la main, et j’aurais adoré Lincoln. Les aventures d’un cowboy immortel, car Dieu et le Diable ont décidé de se prouver quelque chose, ça part déjà comme une bonne idée. Mais quand en plus le héros est du genre « ni Dieu ni maître », « tout pour ma gueule » et « je vous emmerde », ça donne un cocktail détonant et réjouissant orchestré par les Jouvray brothers. Design impec, humour au cordeau, réflexions sur la vie jamais stupide sans pour autant tomber dans la prise de tête, toujours en prise avec la réalité… Lincoln c’est de la balle !