Ex nihilo Neil

28 janvier 2015

24 Heures de la BD 2015

Cette année, la contrainte des 24 Heures de la BD était donc :

Réalisez un récit en bande dessinée constitué de 22 pages, d’une couverture et d’une 4e de couverture à partir d’un fait divers lu dans la presse :
"Son chiot est refusé dans l’avion, elle le noie dans les toilettes de l’aéroport".
La bande dessinée alternera une case muette et une case avec du texte.

Je reconnais que je ne me suis pas foulé un testicule et j'ai juste fait une petite histoire tranquillou, avec quatre cases par planche, ce qui n'est pas très ambitieux. J'espère néanmoins qu'elle vous plaira. 

























26 janvier 2015

Plus qu'un jour avant les 24 heures !

Comme tous les ans, je participe à partir de demain 15 h aux 24 Heures de la BD du festival d'Angoulême.
Pour ceux qui veulent suivre l'épreuve en direct, j'essaierai d'uploader régulièrement des planches ici. Et je commenterai régulièrement sur ma page Facebook.

J'adore cette épreuve, j'espère que la contrainte de l'année sera inspirante.
Par la suite, je serai à Angoulême de jeudi à samedi, donc pas de post vendredi (mais vous aurez 24 planches mercredi, ça devrait compenser !).

19 janvier 2015

Cool Raoul, peinard Edgard, tranquille Neil


Du coup, j'ai rejoué à Don't Starve, et je suis arrivé jusqu'à l'hiver, ce qui est estimable pour une quatrième partie...
Allez, pour ceux qui ne connaissent pas :


16 janvier 2015

Comptes de faits

En ces temps de frimas hivernaux, rien de mieux que de se réunir autour de la cheminée pour écouter papy raconter ces vieux contes ancestraux. Comme celui des enfants que Blanche-Neige eut avec le Grand Méchant Loup... euh... ou celle où Boucle d'Or couche avec le petit ours... non, pas celle-là. Tiens, celle où le Chaperon Rouge meurt dans... non. Bon, parlons de Fables.


Les couvertures de la série sont sublimes (mais le style intérieur très différent).

Fables (qu'il faut probablement prononcer "fèybeuls"), c'est avant tout une bande dessinée dont le scénario est signé Bill Willingham, et la plupart des histoires dessinées par Mark Buckingham (oui ça rime, non ce n'est pas fait exprès). Le principe de base est relativement classique (puisqu'il a été repompé par plein de films et séries ces derniers temps) : les personnages des contes de notre enfance sont réels, ils vivent dans des mondes parallèles au nôtre. Mais ils en ont été chassés il y a quelques siècles par les armées d'un mystérieux "Adversaire" (dont l'identité en surprendra plus d'un) et ces expatriés se sont réunis dans un quartier de New York, baptisé Fableville. Au début de notre histoire, la communauté est dirigée par Blanche Neige et contrôlée par un shérif énergique et bougon, Bigby Wolf (en fait le Grand Méchant Loup, rendu humain par magie).
Blanche et Bigby. Ne vous fiez pas à leur look, ce sont des durs de durs.


Si la prémisse semble loufoque, l'univers est plutôt sombre, au début plutôt inspiré par le polar noir. Par la suite, l'intrigue prend des proportions purement épiques, nos héros ne se contentant pas de rester cloîtrés mais étant bien décidés à reprendre possession de leurs terres.

Fables est un petit bijou de BD, créant un univers immense et cohérent (l'excuse "c'est magique" permet de faire passer pas mal de choses, mais ici la magie fait partie intégrante de l'univers de la série, donc ça semble assez logique). Le scénario avance sans cesse, de petits détails pouvant prendre des proportions énormes, et le terme de saga n'est pour une fois pas galvaudé. D'autant qu'il s'étire tellement qu'il déborde désormais de sa propre série.

Ma collec perso de Fables. Y a beaucoup.
Vous noterez que la série a changé trois fois d'éditeur depuis sa première parution en 2003,
générant ce phénomène qu'adorent tous les collectionneurs de BD : la non-continuité visuelle des tranches d'albums.
Putain de charlots !
Fables, c'est donc une série au long cours, mais aussi plusieurs hors-séries et séries dérivées :
- 1001 nuits de neige est un recueil de nouvelles illustrées relatant les histoires de plusieurs des personnages (souvent des relectures des contes classiques, parfois amusantes, souvent abominablement cruelles - vous ne vous remettrez pas de sitôt de l'histoire du prince grenouille) ;
- Peter & Max est un roman détaillant l'histoire du joueur de flûte de Hamelin, qui n'avait jusque-là pas été abordé dans la série. Et c'est excellent.
- Jack of Fables raconte les aventures parallèles de Jack (du haricot magique), personnage aussi fascinant qu'insupportable. Même si j'ai du mal avec cette série dérivée, je suis bien obligé de reconnaître qu'elle m'a toujours donné envie de connaître la suite.
- Fairest, dernière série dérivée en cours, devrait suivre les aventures de divers personnages féminins. Pour l'instant je trouve qu'elle tire un peu sur la corde, mais je lui laisse le bénéfice du doute.
- Cinderella, pas encore parue en France, raconte les aventures de Cendrillon, espionne internationale au service de Fableville. Je sais, ça a l'air con, ça l'est un peu, mais c'est cool.
- The Wolf Among Us est un jeu vidéo de Telltale Games. Techniquement c'est un point and click en cell-shading assez semblable à leur The Walking Dead, et c'est une pure merveille. Vous incarnez le shérif Bigby un peu avant le tome 1 de la série, dans une ambiance très "polar", alors qu'il enquête sur des meurtres de prostituées fables.


The Wolf Among Us est sans doute une des meilleures adaptations de BD que j'aie jamais vue,
tous médias confondus.
Le jeu est sombre et vous confronte notamment à des choix moraux difficiles.
Pourquoi Fables est-il génial ? D'abord, cette série est passionnante. Vous n'en finissez pas de redécouvrir des personnages, de comprendre les motivations de tel ou tel, d'assister à des retournements de situation totalement imprévus (et pourtant logiques)...
Ensuite, la série est très belle. Si l'intrigue principale est surtout assurée par Buckingham, énormément de petits épisodes stand alone sont dessinés par des artistes invités souvent talentueux (1001 nuits de neige est particulièrement sublime sur ce point).
Enfin la série est moderne tout en respectant son sujet. Il est aujourd'hui notoire que les contes de Perrault ou de Grimm étaient beaucoup plus cruels que les versions de Disney. Willingham revient à ces sources obscures et dures, proposant des personnages complexes et torturés, réagissant chacun à sa manière à sa quasi-immortalité. Violence, sexe et torture ne sont pas absents de cette série absolument pas tout-public (à l'origine c'est du Vertigo quand même). 

La série a emporté six Eisner Awards, et c'est amplement mérité. Bref, c'est à découvrir si vous ne l'avez pas encore fait. 

09 janvier 2015

Bienvenue dans les limbes


Pendant les vacances, je cherchais un petit jeu tranquille pour me détendre au coin du feu entre deux lectures, et je me suis rappelé Limbo, que mon amie Marion m'avait montré il y a bien longtemps. Comme il était à 2,30 euros sur Steam, je n'ai pas hésité longtemps.

Cette saloperie va vous faire flipper et courir pendant un bon moment au début du jeu.
Limbo est techniquement un jeu de plates-formes/réflexion. Vous dirigez un petit garçon aux actions limitées : il peut marcher, sauter (pas bien haut), pousser et tirer des objets genre caisses ou interrupteurs. Vous vous réveillez dans une forêt mystérieuse et le but est... d'avancer. Le jeu ne contient aucun texte (en dehors de l'écran titre), tout passe par le gameplay et les décors. Et sur ce point on n'est pas volé.

L'ambiance est tout simplement sublime. Pas de musique, mais des bruitages puissants, un noir et blanc tout en subtilité et des cadrages astucieux. Notre personnage a une tendance au décès prématuré assez affolante, mais les check-points sont nombreux et judicieux, et vous avez autant de vies que vous voulez.

Une ambiance festive de tous les instants.
Bon, le jeu commence à être vieux (2010, quand même), et il est assez connu aujourd'hui, je ne vais pas vous faire le test complet, sachez juste qu'il mérite sa réputation de perle du jeu vidéo indépendant. Difficile juste ce qu'il faut, magnifique, il plaira notamment aux fans de Portal, dont il est sans doute un des plus beaux héritiers (oui, ce n'est pas évident comme ça, mais c'est clairement la puissance narrative de Portal que l'on retrouve dans Limbo). Testez-le, si ce n'est déjà fait !

Limbo, Arnt Jensen, Playdead, 2010

08 janvier 2015

Monde de merde

Je vis à Paris depuis un peu plus de dix ans. Et depuis un peu plus de dix ans, je sais qu'un jour ou l'autre, je vivrai un attentat.
Je connais un peu la situation politique du monde, et l'histoire de ma ville. Je savais que ce n'était qu'une question de temps. 

Mais rien ne prépare à ça.

Au début j'ai cru à une blague, comme je l'avais fait pour le 11 septembre. Bon sang, même ce matin, en voyant la tête de Cabu avec écrit "Mort pour la liberté" dessous, j'ai l'impression que c'est une blague !
Ils ont tué Cabu. Ils ont tué Charb. Wolinsky, et Tignous. Bernard Maris. Deux policiers. Et quatre autres personnes. 
Quand ils ont annoncé un rassemblement à République hier soir, je me suis demandé si j'irais. Et puis j'ai réalisé que ne pas y aller était simplement impossible. Apparemment on était trente-cinq mille à Paris, et cent mille dans toute la France. Parfois j'aimerais participer à des réunions aussi importantes pour des choses positives.

On vit dans un monde de merde, et le rire et l'espoir qu'il suscite nous permettent d'y survivre. Jamais je ne l'ai aussi bien perçu qu'aujourd'hui.


05 janvier 2015

Asymétrie de merd...



Alors attention, Limbo, ce n'est pas un jeu genre Carmageddon où on tue des gosses en leur roulant dessus, hein. Limbo, c'est un petit jeu indépendant absolument sublime dont je reparlerai la prochaine fois.




02 janvier 2015

Lectures au coin du feu

Bonjour à tous et bonne année 2015. Je vous la souhaite très heureuse (d'autant que je connais beaucoup de gens pour lesquels 2014 a été assez rude). Personnellement j'ai quelques projets, mais peu concernant le dessin, j'espère que ça ne vous décevra pas trop. Le blog reste quelque chose d'important pour moi, je ne le lâcherai pas, mais il n'y a pas de retour des "Neil TV" prévu, par exemple (ça prend beaucoup de temps, je ne suis pas sûr de pouvoir le gérer).

Bon, et sinon comme je suis rentré quelques jours dans mon Sud-Ouest natal, et qu'il n'y a pas grand-chose à y faire à part bouquiner devant la cheminée, je vais vous parler des œuvres que j'ai feuilletées pendant mes vacances.



Les Autres Gens, c'est terminé, en tout cas la saison 1, et je dois dire que c'est pas trop tôt. Ce qui partait comme un renouveau exaltant du modèle de la BD classique s'est peu à peu transformé en un mélo ridicule et tournant en rond, avec des intrigues incompréhensibles et des personnages obsédés par leur rapport à l'argent et au cul. 
La "bédénovela" avait à la base une ambition en termes de portée politique qui s'est complètement perdue, les personnages sont paumés dans leurs petits soucis personnels et finalement égocentriques, et le message que l'auteur espérait peut-être véhiculer s'est définitivement dilué. La fin est à la hauteur de cette décrépitude, plate et sans intérêt autre que de voir d'excellents artistes au travail. Dommage, mais j'attends les prochains travaux de Thomas Cadène avec impatience, il m'a quand même tenu en haleine un bon moment.


Face à ma bibliothèque, je cherchai une bonne saga BD pour les vacances, et j'ai repris sans trop réfléchir le premier tome de Bone, de Jeff Smith. Et bien sûr j'ai tout lu jusqu'au onzième et dernier volume. Bone, c'est de la fantasy un peu délirante, avec trois personnages qui semblent issus de livres pour enfants qui se retrouvent dans un univers beaucoup plus sérieux avec une guerre couvant entre un grand méchant et un royaume à l'abandon. C'est très prenant, et ça vaut vraiment le coup de s'y replonger.
En revanche je suis plus dubitatif sur la réédition en couleurs actuellement en cours. Apparemment c'est une décision de l'auteur, mais son noir et blanc était tellement somptueux que j'ai peur qu'il gâche un peu son œuvre. Mais bon, je m'en fous, je ne compte pas le racheter en couleur, ça m'a déjà coûté un bras.


Pour Noël, à ma grande surprise, on m'a offert Seconds, la nouvelle BD de Bryan Lee O'Malley, l'auteur du génial Scott Pilgrim. Ce roman graphique n'a pas grand-chose à voir avec Pilgrim, mais il est quand même excellent. C'est une espèce de conte moderne : Katie, une chef bientôt trentenaire un peu déprimée, rencontre un esprit qui lui permet de rebooter sa vie et d'obtenir une deuxième chance. Elle va un peu trop en abuser. Définir le ton est très difficile dans le cas d'O'Malley, l'auteur ayant parfaitement digéré ses influences, de Disney à Miyazaki en passant par les Tortues ninjas et Robotech. O'Malley fait du O'Malley, c'est ce qu'il fait de mieux, et c'est très, très bon.

Autre grande surprise, dans un moment de faiblesse, je me suis pris à vouloir relire Sentaï School. La BD de Torta et Cardona fut un de mes plus gros éclats de rire des années 2000, mais je craignais de m'y réattaquer. À l'époque la mode geek et la nostalgie étaient encore jeunes, et on pouvait légitimement rire à cette accumulation de références à Goldorak ou Albator. Aujourd'hui c'est complètement dépassé. 
Eh ben croyez-le, croyez-le pas, vers le milieu du tome 2 j'ai commencé à rigoler, et je n'ai plus arrêté jusqu'à la fin. Cette série garde une fraîcheur et une force inaltérables, le ton est réellement original, les personnages ultra attachants et je commence à penser qu'elle traversera les époques. Des problèmes avec l'éditeur ont empêché les auteurs de la poursuivre (ils se sont rattrapés avec Noob, dont l'adaptation BD est limite meilleure que la série), et c'est bien triste, mais il nous reste cinq tomes flamboyants pour nous remettre.