Ex nihilo Neil

02 janvier 2015

Lectures au coin du feu

Bonjour à tous et bonne année 2015. Je vous la souhaite très heureuse (d'autant que je connais beaucoup de gens pour lesquels 2014 a été assez rude). Personnellement j'ai quelques projets, mais peu concernant le dessin, j'espère que ça ne vous décevra pas trop. Le blog reste quelque chose d'important pour moi, je ne le lâcherai pas, mais il n'y a pas de retour des "Neil TV" prévu, par exemple (ça prend beaucoup de temps, je ne suis pas sûr de pouvoir le gérer).

Bon, et sinon comme je suis rentré quelques jours dans mon Sud-Ouest natal, et qu'il n'y a pas grand-chose à y faire à part bouquiner devant la cheminée, je vais vous parler des œuvres que j'ai feuilletées pendant mes vacances.



Les Autres Gens, c'est terminé, en tout cas la saison 1, et je dois dire que c'est pas trop tôt. Ce qui partait comme un renouveau exaltant du modèle de la BD classique s'est peu à peu transformé en un mélo ridicule et tournant en rond, avec des intrigues incompréhensibles et des personnages obsédés par leur rapport à l'argent et au cul. 
La "bédénovela" avait à la base une ambition en termes de portée politique qui s'est complètement perdue, les personnages sont paumés dans leurs petits soucis personnels et finalement égocentriques, et le message que l'auteur espérait peut-être véhiculer s'est définitivement dilué. La fin est à la hauteur de cette décrépitude, plate et sans intérêt autre que de voir d'excellents artistes au travail. Dommage, mais j'attends les prochains travaux de Thomas Cadène avec impatience, il m'a quand même tenu en haleine un bon moment.


Face à ma bibliothèque, je cherchai une bonne saga BD pour les vacances, et j'ai repris sans trop réfléchir le premier tome de Bone, de Jeff Smith. Et bien sûr j'ai tout lu jusqu'au onzième et dernier volume. Bone, c'est de la fantasy un peu délirante, avec trois personnages qui semblent issus de livres pour enfants qui se retrouvent dans un univers beaucoup plus sérieux avec une guerre couvant entre un grand méchant et un royaume à l'abandon. C'est très prenant, et ça vaut vraiment le coup de s'y replonger.
En revanche je suis plus dubitatif sur la réédition en couleurs actuellement en cours. Apparemment c'est une décision de l'auteur, mais son noir et blanc était tellement somptueux que j'ai peur qu'il gâche un peu son œuvre. Mais bon, je m'en fous, je ne compte pas le racheter en couleur, ça m'a déjà coûté un bras.


Pour Noël, à ma grande surprise, on m'a offert Seconds, la nouvelle BD de Bryan Lee O'Malley, l'auteur du génial Scott Pilgrim. Ce roman graphique n'a pas grand-chose à voir avec Pilgrim, mais il est quand même excellent. C'est une espèce de conte moderne : Katie, une chef bientôt trentenaire un peu déprimée, rencontre un esprit qui lui permet de rebooter sa vie et d'obtenir une deuxième chance. Elle va un peu trop en abuser. Définir le ton est très difficile dans le cas d'O'Malley, l'auteur ayant parfaitement digéré ses influences, de Disney à Miyazaki en passant par les Tortues ninjas et Robotech. O'Malley fait du O'Malley, c'est ce qu'il fait de mieux, et c'est très, très bon.

Autre grande surprise, dans un moment de faiblesse, je me suis pris à vouloir relire Sentaï School. La BD de Torta et Cardona fut un de mes plus gros éclats de rire des années 2000, mais je craignais de m'y réattaquer. À l'époque la mode geek et la nostalgie étaient encore jeunes, et on pouvait légitimement rire à cette accumulation de références à Goldorak ou Albator. Aujourd'hui c'est complètement dépassé. 
Eh ben croyez-le, croyez-le pas, vers le milieu du tome 2 j'ai commencé à rigoler, et je n'ai plus arrêté jusqu'à la fin. Cette série garde une fraîcheur et une force inaltérables, le ton est réellement original, les personnages ultra attachants et je commence à penser qu'elle traversera les époques. Des problèmes avec l'éditeur ont empêché les auteurs de la poursuivre (ils se sont rattrapés avec Noob, dont l'adaptation BD est limite meilleure que la série), et c'est bien triste, mais il nous reste cinq tomes flamboyants pour nous remettre.

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