Ex nihilo Neil

30 mars 2016

Les joies de la coloc


Récemment je suis tombé sur ce très intéressant schéma (qui n'intéressera que les fans versés dans le mythe de Cthuhlu), et j'ai réalisé qu'à une époque, la Terre était quand même sacrément peuplée de grosses saloperies.

28 mars 2016

Chronique du monde secret : le prix de la magie



Zaha, la sorcière romani.


Si The Secret World s’intitule ainsi, c’est qu’il vous propose de découvrir un monde secret, tout de mystères, de complots et de magie. Or, la magie, votre personnage l’emploie à tours de bras : vous êtes un élu de Gaïa, et votre immortalité est assumée par le scénario du jeu. 
Les PNJ que vous croisez, en revanche, sont souvent de simples mortels qui ont du mal à maîtriser le moindre sort. En Transylvanie, près du village d’Harbabureşti, assiégé par les vampires, vous croiserez Zaha. Bien que jeune, cette Romanichelle est la sorcière du clan des Drăculeşti. Elle vit à l’écart de son peuple, préférant l’observation réfléchie et le calme de la solitude à l’action musclée. De son ton désabusé mais résolu, elle vous parlera de plusieurs choses, et parmi ces choses elle parlera de la magie. Et de son coût.



C’est dans ces moments que ce jeu prend toute sa puissance : pour vous faire saisir le prix de la magie, Zaha vous propose une mission bien spéciale (on le sait parce qu’elle rapporte la bagatelle d’un million de points d’expérience, ce qui est beaucoup). Une mission dite « de sabotage », c’est-à-dire d’infiltration : il ne s’agit pas ici de tuer les ennemis mais de les éviter, eux et les obstacles (mines, pièges…).  

En l’occurrence, Zaha vous propose d’exécuter un rituel bien spécifique, et pour cela vous demande de trouver quatre ingrédients magiques bien précis (le sang d'un vampire aîné, le cœur d'une goule ancienne, certaines herbes rom, la canine d'une matriarche loup-garou). S’ensuit la plus abominable chasse aux trésors de votre carrière de joueur. Car quel que soit votre niveau au jeu, cette mission reste un cauchemar, puisque le but est d’éviter les obstacles, d’être rapides, alertes, et non de tuer les créatures le plus vite possible. Votre niveau de stuff n’a aucune importance : seuls comptent vos réflexes, votre sens de l’observation et votre maîtrise des contrôles du jeu. Typiquement la mission qui vous fait dire une fois achevée : « plus jamais ça ! » 
Sauf que !

Déjà, il y a le compendium caché. Oui, une pièce de lore, ces textes à collectionner un peu partout, ne peut s’obtenir que durant cette mission, lors d’une phase de plate-forme particulièrement délicate. Si comme moi vous mettez des plombes à réussir la mission la première fois, grande est la chance que vous laissiez tomber ce compendium pour passer à la suite le plus vite possible. 

Je ne sais pas si vous vous en rendez compte, mais cette phase où il faut sauter sur ces petites plates-formes
(qui bien sûr disparaissent au bout d'un moment) est abominablement frustrante
(elle est longue, et la moindre erreur vous fait tout recommencer).

Et quelques mois plus tard, quand vous en serez à chasser les compendiums un peu partout sur la map, il vous faudra bien y retourner. Et ensuite, le succès. Car récemment Funcom a associé un succès à cette mission, qui consiste à en réussir chaque étape sans se faire repérer. Encore une belle occasion de se la retaper.

Mais c’est là que c’est génial. Car cette mission si dure, si exigeante qu’elle suffit à elle seule à faire de TSW un jeu hardcore (parlez à des joueurs du Prix de la magie, vous les verrez soupirer et lever les yeux au ciel, repensant à leur douleur), n’est pas difficile pour rien.
C’était dit dès son titre : elle vous fait mesurer le prix de la magie, elle vous fait comprendre, à travers son gameplay, la difficulté de la vie de Zaha, solitaire contrainte à endurer régulièrement ce type d’épreuves pour pratiquer son art (elle qui n’est qu’humaine, qui ne respawne pas en cas de rencontre inopinée avec un vampire ou une goule).
Et vous mesurez, en effectuant le rituel final de la mission, qui ne vous laisse aucun droit à l’erreur (vous mourez à la moindre manipulation de travers), le vrai coût du pouvoir, le prix de la magie…

25 mars 2016

Lapin au chocolat


Ce week-end, pour célébrer Pâques comme il se doit (c'est-à-dire en ne travaillant pas), je m'en vais prendre un peu le soleil dans une célèbre ville du sud de la France.
Bon chocolat !

23 mars 2016

L'union fait la force

Il y a une semaine et demie, ma chorale recevait un chœur belge avec qui nous avons partagé un week-end et un concert très sympathique... ça ne rend que plus épouvantables pour nous les événements qui se sont déroulés hier. 
Malheureusement ce ne seront pas les derniers...



Ceci est une vue depuis mon appartement, au sud de Paris. En regardant bien, on voit la tour Montparnasse, le Panthéon et la tour Eiffel. 
Je sais désormais que viendra un jour où je pourrai observer depuis mon septième étage les fumées noires d'un attentat barrer le ciel bleu de cette vue. Ce sera dur. 
Un jour, je perdrai peut-être même un être cher dans ces actes horribles. Ce sera très dur. 
Je ne pardonnerai sans doute jamais à ceux qui auront commis ça.

Mais jamais, jamais je ne pardonnerai un politique qui affirme que « expliquer, c'est déjà un peu excuser »*. Ne nous laissons pas diviser par ces gens-foutre qui nous commandent, et qui n'ont d'autres buts que de capitaliser sur la peur pour nous contrôler encore mieux. 
La devise de la Belgique, c'est « L'union fait la force » (oui, vous pouvez vérifier). Restons unis.

* Citation de notre Premier ministre Manuel Valls. Oui, j'ai modifié la citation par rapport à la première parution de ce post : je m'étais en effet trompé dans la précipitation, j'en assume toute la responsabilité, pardon aux familles, tout ça...

21 mars 2016

Tribute to... Tchoucky et al.


Il y a quelques années, j'avais parodié l'émission Ces dessins animés-là qui méritent qu'on s'en souvienne, sans que personne ne s'en rende compte à l'exception notable des auteurs de l'émission... que j'avais vexés, à ma grande honte. Je leur réitère mes excuses ici, je n'avais vraiment pas l'intention de me moquer d'eux, c'était juste un clin d’œil envers un programme que j'aime beaucoup.

Je profite de la sortie de leur cinquantième émission pour leur rendre un petit hommage. Tchoucky et al. analysent les vieux dessins animés, de manière approfondie et intelligente. Et, détail intéressant, comme ils ne sont pas de la génération Dorothée (enfin, au moins un d'entre eux), les dessins animés en question ne se cantonnent pas aux traditionnels Chevaliers du zodiaque et autres Dragon Ball. Non, ici on parle de Sandokan, de La Cour de récré ou de Chris Colorado (et beaucoup de Code Lyoko, étrangement). Et en bon fan d'animation en général, je trouve ça super intéressant. Surtout que le duo propose un ton intelligent, avec une vraie analyse de fond, souvent sans concession.

La preuve avec cette 50e chronique sur la série Il était une fois..., qui pour une fois ne tombe pas dans le panégyrique excessif : une vraie critique, argumentée et intelligente, qui remet notamment en cause la toute-puissance d'Il était une fois... la vie, ça fait du bien (même si j'adore cette série, elle n'est pas exempte de défauts).


18 mars 2016

Le donjon pas de Naheulbeuk



 En ce moment, je relis Donjon, de Sfar et Trondheim... parce qu'il n'y a pas de raisons, Donjon c'est vachement bien. 
Si par hasard vous ne connaissez pas, Donjon est une série d'heroic-fantasy assez atypique sur plusieurs points, le principal étant qu'elle s'étale sur cinq sous-séries :
- Donjon Zénith, l'histoire principale, qui raconte l'apogée du donjon (dessiné par Lewis Trondheim, puis Boulet),
- Donjon Potron-Minet, qui raconte les origines du donjon (dessiné par Christophe Blain, puis Christophe Gaultier),
- Donjon Crépuscule, qui raconte la fin du donjon (dessiné par Joann Sfar, puis Kerascoët),
- Donjon Parade, qui raconte des histoires rigolotes du donjon (dessiné par Manu Larcenet),
- Donjon Monsters, qui raconte des histoires sur des personnages secondaires de l'univers du donjon (dessiné par un invité différent à chaque album).

Bon, quant à savoir ce qu'est ledit donjon, je vous encourage à lire la BD, en commençant par où vous voulez. 
Mais un truc me gênouille aux entournures...
Prenons un épisode au hasard, tiens, Les Profondeurs (Donjon Monsters n° 9) :

Je n'ai peut-être pas assez insisté dessus, mais les dessinateurs des "Monsters" sont souvent au top de leur art.
Ici, une couverture magnifique de Killoffer...

Cette histoire commence dans la chambre d'une gamine de treize-quatorze ans, qui est au téléphone avec sa meilleure amie (en gros, hein). Elles parlent de bal, de petit copain, tout ça. Puis des soldats débarquent et massacrent les parents de la gamine. Elle en réchappe de peu en se faisant passer pour un des soldats, et comprend que leur maison a été confondue avec celle de sa copine. Elle les suit et, pour sauver les apparences, est contrainte d'exécuter sa meilleure amie (qui était en train de se faire violer par un des soldats).
S'ensuit une aventure moyennement échevelée où notre héroïne va endurer toutes sortes de supplices, apprendre à se comporter en soldat, finir par intégrer, voire prendre goût aux règles de la guerre, le tout dans une ambiance absolument pas rigolote.
Du coup ça me fait un peu bizarre de voir l'album dans les rayons "Jeunesse" de la Fnouc, et de voir sur son verso cette magnifique pastille :

Viols, meurtres et guerres : trop lol de rire !
Ne nous méprenons pas, hein, Donjon, c'est super bien, et Les Profondeurs (magnifiquement dessiné par Killoffer) est un excellent album. Mais bon sang que cette série est glauque ! 
Je me souviens être tombé sur ce même album chez un gamin d'une dizaine d'années à qui je donnais des cours de math. Sérieusement, lisez de temps en temps ce que vous acheter à vos gosses, et parlez-en avec eux !

16 mars 2016

Réunions inattendues

Un de mes plus grands plaisirs dans la vie est de faire se croiser les groupes d'amis ne se connaissant pas, et de les voir soudain échanger, faisant ainsi naître de nouvelles relations...
Je peux me vanter d'avoir contribué à créer de belles amitiés, et même initié quelques mariages.
Le concert de samedi dernier a fait se croiser des populations que je n'imaginais pas. Je regrette de n'avoir pas vu les petites Élise et Coraline lire Samsam ensemble, mais c'était sympa à observer depuis la scène. 


11 mars 2016

Prochain concert

Le prochain concert de la chorale Why Notes, à laquelle j'ai l'honneur d'appartenir, aura lieu dimanche prochain à l'église Saint-André de l'Europe, dans le huitième arrondissement.
Pour une fois le concert sera dans l'après-midi, nous recevrons Mozaïk, une chorale belge, et tous les bénéfices seront reversés à l'association Kiamvu-Le Pont, qui soutient l'éducation des enfants en Afrique.
Donc si vous êtes dans le coin, n'hésitez pas à venir faire un tour, l'entrée est gratuite, on donne ce qu'on veut, et le concert lui-même devrait être très sympa.

09 mars 2016

Journée de la femme et des petits oiseaux


Je serai donc cet après-midi avec quelques autres dehors pour manifester mon enthousiasme vis-à-vis de cette loi Travail. 

Comme je me sens un peu troll sur les bords, je vais vous spoiler la suite : Hollande va retirer le projet de loi.

J'en suis absolument certain. Pas parce qu'il tremble d'indignation devant les témoignages #OnVautMieuxQueCa, non, ça il n'en a probablement qu'à peine entendu parler (du reste ce sont des témoignages qui s'adressent à nous, pas à eux*). Non, j'en suis certain parce que la loi est surnommée "loi El Khomri". Hollande a envoyé la pauvre Myriam El Khomri soutenir un projet de loi inique, flinguant pour toujours la carrière de celle-ci. Myriam El Khomri, femme d'origines marocaines et relativement modestes (mais c'est sans doute un hasard), a été désignée pour servir de fusible et sera bientôt dégagée de la vie politique française en même temps que "sa" loi. Si Hollande (ou Valls, peu importe) avait vraiment tenu à la passer, il aurait chargé un ministre d'importance, un connu, de s'en charger, pour redorer un peu le blason du gouvernement. 

Bref, la loi sera bientôt enterrée. Mais nous le savons, nous autres geeks, ce qui est enterré à la va-vite revient toujours discrétos pour tuer tout le monde dans la deuxième partie du film. Il faudra rester trèèèès vigilant ; cet après-midi, ce n'est que le premier acte !

* Oui, les Youtubeurs qui ont lancé le hashtag l'ont dit : l'idée est de rendre la parole aux citoyens, de libérer les voix. Avec l'espoir un peu fou (mais pas tant que ça) que si les gens réalisent qu'ils sont tous dans la même merde, peut-être dépasseront-ils leurs clivages artificiels pour se retourner vers les vrais responsables de leurs problèmes. Et bizarrement ça a l'air de marcher.

07 mars 2016

J'ai vu se marier toute sorte de gens...


Cette planche (authentique, juste re-lettrée pour être plus lisible) date de 1998. C'est sans doute la première où je représente Juliette, la copine de mon ami Ben, que j'ai rencontré en prépa. 

Ce week-end, Juliette et Benjamin ont fêté leurs vingt ans de vie commune (vingt ans !) en se mariant, et c'était une bien belle cérémonie. Ils en ont d'ailleurs profité pour annoncer l'arrivée d'un heureux événement. Tout à ma joie, j'ai omis de leur rappeler ma demande de l'époque, donc je réitère : 
"Félicitations, ne donnez pas mon adresse à vos gosses !"

04 mars 2016

La longue, longue quête de Geralt de Riv

J'ai acheté The Witcher III en juillet 2015, et j'ai beau avoir fait de grosses pauses, j'ai quand même pas mal turbiné dessus. Et je viens pourtant tout juste de finir ce foutu jeu  (et encore, je ne parle que de la quête principale, hein, pas des six milliards de quêtes secondaires ni évidemment les extensions !).

Alors oui, il mérite sans problème son statut de "meilleur jeu de 2015" (si tant est que l'expression ait un sens, et qu'on puisse comparer un RPG, un STR, un point & click et un FPS...), c'est absolument génial, méga épique, on ne s'ennuie jamais, mais qu'est-ce que c'est loooooong... 

En tout cas je ne regrette pas mes 60 euros (plus les 30 pour la manette X-Box indispensable). C'est rentable, pas de problème.

Oui, au bout d'un moment, j'ai cherché à améliorer toutes les recettes de craft...
eh ben même ça c'est méga long.

02 mars 2016

Petit à petit, les graines germent...



Dans son spectacle Inculture(s) 1, Frank Lepage file une longue métaphore à base de jardinage. Le presque sexagénaire finit par expliquer que son intervention (spectacle, conférence, one-man-show, conférence gesticulée, peu importe) a pour but de "planter des graines", et que peut-être, par ci par là, ces graines germeront et donneront des fruits. Il sème un peu partout en France, espérant que son rêve d'une éducation populaire trouvera quelque part un terreau fertile*.

Eh bien à force de semer, il l'a trouvé. C'est Internet.

Je ne sais pas si vous vous souvenez de 2010, mais lors du Printemps arabe, on s'est extasié sur la place occupée par Internet dans les événements. Les partisans des réseaux sociaux avaient enfin un argument contre les vieux réacs qui conspuaient Facebook, Twitter et autres passe-temps chronofuges : ces derniers avaient servi la cause révolutionnaire. Mais s'il y a une chose que bien peu avaient imaginé alors, c'est qu'ils pouvaient servir à la même chose chez nous. Parce qu'à l'époque, il était encore assez peu intégré qu'on vivait dans une démocratie sacrément malade.
 
Depuis le CPE (il y a dix ans, déjà !), on n'avait plus vu de mouvements de jeunesse, de masses d'étudiants partir manifester dans la rue pour protester contre une décision politique (je passe sur le mariage pour tous, pour lequel il n'y aurait même pas dû y avoir de débat, et au sein duquel les jeunes n'ont pas été les éléments moteurs). Les jeunes étaient-ils devenus apathiques ? Blasés ? Résignés ?
Apparemment non. Ils ont juste attendu leur heure. On les pensait abrutis par la télé, ils s'étaient réfugiés sur le net, et là ils ont appris, ils ont diffusé, ils ont transmis leurs expériences. Désormais ils sont connectés, ils ont accès à la plus grande base de données jamais créée dans toute l'histoire de l'humanité
Et à force d'écouter Lepage, Lordon, Piketty, Bourdieu, Guillemin, Chouard, Rabhi... les jeunes ont commencé à comprendre le monde tel qu'il est. Et devinez quoi ? Il ne leur plaît pas !

Alors voilà ce qui va se passer. Le gouvernement va laisser tomber son projet délirant de loi sur le travail (qui est objectivement une infamie totale). Puis ils essaieront de nous sarkozer, c'est-à-dire de nous faire passer une version light de cette même loi (une bonne vieille technique de VRP moisi). Mais cette fois ça ne passera pas non plus. Parce que #OnVautMieuxQueCa !
Je ne sais pas si c'est le début de quelque chose, ou juste un nouveau sursaut qui s'éteindra vite. Mais le 9 mars prochain, j'irai dans la rue. Parce que j'ai bien l'impression qu'on pourrait devenir les témoins, voire les acteurs, d'un moment important. Le moment où les graines germent.


Comment s'appelle-t-il, déjà, ce mois où les graines germent, dans le calendrier républicain...?

* Ce qui, du reste, n'est pas sans rappeler la très biblique parabole du semeur... mais peu importe.