Ex nihilo Neil

31 août 2016

Itsy bitsy, petit burkini...

Il y a à peu près trente ans, j'ai connu ce qu'il est convenu d'appeler "l'affaire du voile".
je dis "j'ai connu", mais en vrai j'avais dix ans, je n'avais jamais bien compris la différence fondamentale entre un Arabe et un être humain lambda et, en termes de discrimination, j'étais plus préoccupé par vanter la suprématie de ma Master System face aux possesseurs de NES.
Je suis donc ravi que la France produise aujourd'hui le remake de cette affaire. À l'époque, on avait pris les gens pour des cons en leur jetant des boucs émissaires en pâture. Aujourd'hui, on les prend doublement pour des cons : non seulement on leur jette les mêmes boucs émissaires en pâture, mais en plus on le fait pour la deuxième fois, tablant sur notre manque de mémoire. Comme dit l'autre : "Trompe-moi une fois, honte sur toi. Trompe-moi deux fois, honte sur moi !"

Heureusement aujourd'hui on a Internet, et d'autres modes d'expression que la télévision qui délivre la Vérité Vraie venue d'en haut. Et les internautes ne se privent pas de donner leur sentiment sur cette "affaire", d'où pas mal d'énormités mais aussi beaucoup plus de bon sens qu'à l'époque. On progresse, mine de rien.

Sinon, que faire de cette "affaire du burkini" ? Concernant ceux qui nous prennent pour des cons, j'ai bien mon idée, mais on risque rapidement de manquer de goudron et de plumes. Concernant le burkini, "rien" me semble une réponse acceptable.

29 août 2016

Papiers siouplaît !

Curieusement, il m'a fallu du temps pour réaliser à quel point Papers, Please était un jeu idéal pour les correcteurs.
Mais vous ne connaissez peut-être pas Papers, Please, alors laissez-moi vous emmener dans les froides contrées de l'Arstotzka...

Ambiance.

Papers, Please est un jeu vidéo créé par Lucas Pope. L'idée se résume facilement : c'est un simulateur de douane. Vous êtes employé au poste-frontière de Grestin et avez pour tâche d'empêcher les indésirables de pénétrer sur le territoire de votre glorieuse Arstotzka. Plus vous contrôlez de gens, plus vous gagnez d'argent (c'est-à-dire à peine de quoi faire survivre votre famille).

Au fil du jeu, les documents à vérifier sont de plus en plus nombreux et complexes.
Vous avez droit à deux erreurs par jour, ce qui vous permet de composer avec les différents choix moraux qui se posent à vous à mesure que l'histoire se déroule (mère éplorée mais pas en règle désirant retrouver ses enfants, terroriste en règle, résistant désireux de faire tomber le gouvernement...).

Le jeu est évidemment une critique des dictatures, reprenant l'esprit, les musiques et la charte graphique des pays communistes de la grande époque. 
Et c'est complètement addictif.

Ah, Jorji et son faux passeport mal foutu. Un grand moment du jeu.
Le jeu dure en gros 30 jours, est riche en péripéties (20 fins différentes sont à débloquer) et est une vraie petite perle que je vous conseille vivement d'essayer.

24 août 2016

Samorost 3

Pendant les vacances, outre manger, dormir et visiter, nous avons assidûment employé nos moments creux à explorer l'univers de Samorost, et plus particulièrement le 3e épisode.




Samorost est une série de jeux du studio tchèque Amanita Design, dont j'ai déjà parlé ici puisque nous avons fini et adoré Machinarium et Botanicula.
Lors d'une solde Steam, j'ai donc acquis Samorost 2 et 3 (le 1 est un jeu sur navigateur).
Le 2 (datant de 2004) accuse des mécaniques vraiment vieillottes et, malgré de très bonnes idées, ne laisse pas un grand souvenir, surtout après une claque comme Machinarium.
Le 3, en revanche, vient de sortir, et... comment dire...?
C'est SU-BLI-ME !!!




La direction artistique est tout simplement magnifique. On dirige un petit lutin qui se promène de planète en planète pour retrouver trois trompettes magiques... euh... bon, l'histoire est bizarre à raconter, mais on traverse des environnements somptueux, on résout des énigmes difficiles mais pas trop, on débloque des succès très bien intégrés au jeu (et pour une fois je sens qu'on va s'astreindre à tous les découvrir), et on va de beauté en poésie...




Un magnifique voyage dont nous ne regrettons pas une seconde. Ce n'est pas très long (comptez 4 heures pour le finir, un peu plus pour obtenir tous les succès), mais qu'est-ce que c'est bon !

Après, c'est encore mon ami Raphaël qui résume le mieux le plaisir des jeux Amanita Design.

22 août 2016

Vas-y au vasa !

Connaissez-vous l'histoire du Vasa ?


Mais non bande de nouilles ! "Vasa", c'est le nom de la dynastie des rois de Suède.
Pour info, la dynastie actuellement au pouvoir est celle des Bernadotte.



C'est une anecdote bien connue des amateurs d'histoire maritime, moins du grand public...

En 1626, le roi de Suède Gustave II Adolphe ordonna la construction d'un bateau gigantesque, à double rangée de canons, pour appuyer la guerre qu'il menait alors contre son cousin le roi de Pologne (oui, pendant la guerre de trente ans, les Suédois guerroyaient contre les Polonais, c'est la vie).


Gustave II Adolphe, dit "le Grand", ou encore "l'autre con" par son cousin Sigismond III, roi de Pologne.


Le projet était très ambitieux, le navire s'annonçait titanesque et les meilleurs ouvriers avaient été mobilisés en conséquence. Un expert avait été débauché des Pays-Bas pour la construction, et son décès prématuré n'a pas ralenti le chantier (détail amusant, c'est sa femme qui reprit les rênes de la maîtrise d’œuvre). Essentiellement parce que Sa Majesté Gustave poussait au cul, visitait régulièrement le chantier et y allait de ses petites requêtes supplémentaires que personne n'était en position de lui refuser.

Comme tous ceux ayant eu affaire à ce type de management l'auront deviné, le Vasa fut fini à temps, quitta le port le 10 août 1628 sous les vivats et... bascula pour couler comme un caillou à peine trois cents mètres plus loin.
L'histoire fit bien sûr grand bruit et tout Stockholm résonna bientôt de rumeurs de malédictions, de traîtrises, de sabotage polonais, etc.

Une maquette du machin. Gros bateau, entre le galion et la caraque, paraît-il...

Une enquête eut lieu, et les Suédois étant un peuple sérieux, elle fut promptement menée. On écouta les survivants, le constructeur, des témoins de la scène (qui ne manquaient pas, le naufrage ayant eu lieu à cent vingt mètres du rivage), et on conclut à une triple culpabilité : le chef de chantier (mort), l'amiral de la Marine royale et le roi lui-même. Fort logiquement, l'affaire fut donc enterrée et le Vasa rejoignit les légendes du vieux port, et hormis quelques cinglés équipés d'une cloche de plongée, rien ne semblait devoir perturber la vie des crabes qui avaient trouvé là une nouvelle HLM.

L'histoire, étrangement, ne s'arrête pas là. Bien des siècles plus tard, en 1961, le gouvernement suédois décide de renflouer le Vasa. On le retrouve, on monte d’invraisemblables échafaudages et grues, on passe six câbles colossaux sous la carcasse et on la remonte doucement vers un hangar prévu à cet effet. Là, on dégage l'intérieur, on fait doucement sécher le vieux bois et, quand ce travail de fourmi est terminé, on édifie un musée à la gloire du vieux bâtiment malchanceux.

Le musée du Vasa est dédié au bateau. Et il le contient littéralement. C'est hallucinant.

Et voilà comment les hontes d'hier peuvent devenir les fiertés d'aujourd'hui.

19 août 2016

Choralies 2016

Ceci est la petite ville de Vaison-la-Romaine, en train de cuire sous le soleil provençal. 
Ce bourg est surtout connu pour son théâtre romain, dont il tire son nom, et les terribles inondations qui l'ont ravagé en 1992. 

Pourtant, dans le petit milieu du chant choral, il est également célèbre puisqu'il reçoit tous les trois ans les Choralies, festival international de chant qui fait doubler la population pendant une semaine. 
Et, tout comme il y a trois ans, ma chorale y a participé et ne s'est pas trop mal débrouillée.

Outre les nombreux concerts quotidiens, le festival propose aussi, chaque soir, un grand concert de chorales professionnelles dans l'enceinte du théâtre antique (soit un public d'environ 4 000 personnes !). L'occasion de découvrir des spectacles complètement hallucinants, comme ce "Chœur des jeunes de Madrid", composé à 80 % de chica vampirettes un peu flippantes...


Ça ne se voit pas forcément sur la photo mais les chants assez lugubres (et somptueux)
et les capelines mauves donnaient au tout un ton assez draculesque. Ou, comme l'a si bien noté
une de nos choristes (actuellement assez impliquée dans Pokémon Go, il faut bien le dire) :
"C'est dingue tous ces Nosferapti sur scène !"

J'avais un peu peur que la fin du spectacle se déroule comme ça...
Autre spectacle complètement incroyable, les Philippine Madrigal Singers, composés de Philippins chantant assis en demi-cercle, tout serrés, avec un chef de chœur qui bouge à peine la tête de temps en temps, sans battre la mesure ni rien... et c'est d'une perfection technique inqualifiable. Mais vraiment !


Ces gens sont au chant choral ce que les Coréens sont à Starcraft 2 !

Dessiné pendant le concert. Vers la fin du concert,
à l'occasion d'un medley intitulé sobrement Queens of the Night, trois des chanteuses
se lèvent et enchaînent leurs soli respectifs... et là on réalise que oui, assises, elles n'étaient pas "à l'aise",
debout elles dépassent la perfection.

17 août 2016

De retour

Et me voici de retour de vacances, après trois semaines de bonheur entre mon Sud-Ouest natal, un passage à Vaison-la-Romaine pour les Choralies et une semaine de découverte de la Suède.
Je vous prépare quelques souvenirs, en attendant voici un résumé assez fidèle de la dizaine de jours passés en Lot-et-Garonne :

Des frites...

Des merveilles...

... et des tournesols.